Assemblée générale de l'AFRAA : les participants projettent un ciel africain plus ouvert en 2017

Mercredi 11 Novembre 2015 - 16:00

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Les membres de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA) ont pris l’engagement ferme de collaborer afin de matérialiser la décision de Yamoussoukro qui consacre un libre accès pour ces entreprises. 

Cette décision a été prise le 10 novembre à Brazzville, au terme de la 47ème assemblée générale annuelle (AGA) de l’AFRAA. Ces assises ont balisé le chemin  qui menera l'AFRAA  jusqu'à la prochaine assemblée générale prévue au Zimbabwe en 2016. En effet, l’accord de Yamoussoukro, adopté depuis 1999, prônant les liaisons intra africaines avait du mal à être mis en œuvre. Raisons évoquées :  les pays africains se renferment un peu trop sur leur marché national et ne comprennent pas qu’ils pourraient tirer beaucoup d’avantages en faisant en sorte que l’aviation africaine soit totalement libre sur tout le continent comme cela se fait ailleurs dans le monde.

Déjà, onze pays se sont engagés  pour la matérialisation en 2017 de l'accord de Yamoussoukro. Fort de cet acquis, les patrons africains de l’aviation veulent que tous les pays emboîtent le pas en vue d’un ciel totalement ouvert.

« Nous en avons beaucoup parlé avec l’OACI, la commission de l’aviation civile de l’Union africaine et toutes les autres parties prenantes pour que rapidement il y ait un marché unique de l’aviation africaine », a indiqué la présidente sortante de l’AFRAA, Beyina Fatima Moussa.

« Il y a une politique qu’on appelle « opens sky », les cieux qui sont ouverts. Une compagnie originaire d’un pays peut opérer entre deux pays tiers. C’est ce qu’on arrive pas encore à faire en Afrique. On peut être une compagnie congolaise, basée au Sénégal et faire des vols sur la Mauritanie. C’est possible en Europe mais ce n’est pas encore tout à fait possible en Afrique, car il existe encore de petites résistances », a expliqué le patron d’Equatorial Congo airlines (ECAir).

Aussi, la libéralisation du ciel en Afrique permettra de faire face au problème de la liste noire de l’Union européenne des compagnies africaines d’aviation. Selon la présidente sortante de l’AFRAA, l’Union européenne négocie avec une voix alors que les pays africains sont dissociés, en faisant face à leur interlocuteur extérieur en rang dispersé. Conséquence : ils sont fragilisés et faibles.

Par ailleurs, les compagnies africaines connaissent des difficultés de charges aéroportuaires, allusion faite au coût élevé d'exploitation d’une compagnie d’aviation. Le handling, le catering, le fiul coûtent excessivement cher en Afrique que la moyenne mondiale.

« Nous avons parlé au gouvernement présent ici car il est aussi partie prenante afin qu’il nous aide à baisser les prix de toutes les prestations des compagnies aériennes pour que nous puissions être compétitifs. Lorsqu’on est dans un pays où tout coûte cher, il nous est difficile de faire des bénéfices. Pour qu’on puisse s’en sortir et gagner de l’argent, il faut que nos charges de base soient beaucoup plus faibles. Par conséquent, nous le reversons sur le prix du billet », a déploré Fatima Beyina Moussa.

Comme l’a indiqué le thème général de l’AGA « cieux ouverts : croissance par la compétition et la collaboration », les membres de l’AFRAA, ont résolu de faire de la coopération entre compagnie africaine un leitmotiv. Du moins, en se rapprochant et en travaillant ensemble, se forment des alliances qui impliquent aussi une garantie pour leur survie au bénéfice des passagers africains.

Dans cette optique, Beyina Fatima Moussa a donné l’exemple d’un choix de coopération en cours entre Kenya Airways et Ecair, ainsi que des accords inter lignes avec Asky, Air Algerie, Trans Air Congo et plusieurs compagnies aériennes et les choses semblent avancer. Durant une année à la tête de l’AFRAA, elle a mis son action sous le signe de la coopération, pour ne pas disparaitre.

Notons que le directeur général de Air Zimbambe remplace la directrice générale d'Ecair à la présidence de l'AFRAA.

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

légende: les présidents sortant et entrant de l'AFRAA

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