Évasion fiscale en Afrique : pas de levée du secret bancaire en SuisseLundi 9 Novembre 2015 - 12:00 Le continent africain aurait perdu plus de mille milliards de dollars américains depuis 1970. Selon l’ONG britannique Tax justice network (TJN), il faut attendre la signature d’un accord entre la confédération helvétique et les pays africains pour faire la lumière sur l’argent venant de la région Afrique. Officiellement, rien ne contraint la Suisse à divulguer les informations sur l’argent venant de la plupart des pays d’Amérique latine, de l’Afrique et de l’Asie en l’absence d’accords. Pour l'heure, les seuls accords ont été conclus avec les pays occidentaux dans le cadre des efforts internationaux pour lutter contre le blanchiment d’argent. Pour rappel, il s’agit de procéder à des échanges automatiques des données sous l’égide de l'Organisation de coopération et de développement économiques. La Suisse n’est pas la seule destination de cet argent. Toutefois, elle est présentée comme l'un des pays phares. À en croire l’ONG britannique, ce pays reste une plaque tournante pour l’argent sale en raison de la forte présence des banques privées et de la politique à double vitesse en matière de lutte contre le secret bancaire. Dans son indice de l’opacité financière, TJN a rappelé que la Suisse est le pays où la lutte contre le secret bancaire y est la moins intense. Curieusement, dans son classement par pays réalisés tous les deux ans, cette ONG a sévèrement critiqué les États-Unis d’Amérique qui occupent, selon elle, la troisième marche du podium derrière la Suisse et Hong Kong. Le pays de l’oncle Sam est accusé de laxisme dans la lutte contre l’entrée des capitaux illicites sur le territoire national. Dans ce top dix, l’on retrouve également le Singapour, les îles Caïmans, le Luxembourg, le Liban, l’Allemagne et le Bahreïn. Mais il y a aussi l’Asie qui sera, selon l’ONG, la prochaine destination préférée de l’argent sale. Cette région du monde montre des faiblesses dans la lutte. Avec le durcissement des législations nationales, les pays asiatiques (Hong Kong et Singapour représentent 8% des services financiers mondiaux) rechignent à signer des accords d’échange de données. Cette région deviendra un véritable paradis fiscal les années à venir. Laurent Essolomwa Notification:Non |