Expo de Milan : Cameroun et Burkina exposent leur industrie de récupération

Cela peut sembler marginal de porter des chaussures fabriquées à partir de pneus recyclés, ou des paniers faits de fibres de plastique, mais il y a des pays pour qui cet art de la transformation fait partie d’une véritable industrie. Le Cameroun et le Burkina Faso même montés à Milan, dans le nord de l’Italie, pour y montrer cet art artisanal de la transformation. Ils ont trouvé à dire et à montrer dans le cadre de la semaine du groupe ENI pour « Énergie, art et développement durable en Afrique » à l’Exposition universelle de Milan qui en est à ses dernières heures.

Les artisans de ces deux pays sont venus montrer comment chaussures, œuvres d’art, sacs et autres objets qui font tendance peuvent être créés à partir de produits qui auraient fini à la poubelle. C’est devenu une véritable industrie de production dans ces deux pays. Et l’université italienne de Padoue, qui y a cru la première, a mis les moyens pour permettre à ces artisans – parfois même des artistes – de pouvoir vivre de leurs produits et en faire une occupation qui soit autre chose que de la simple débrouillardise. «Depuis quatre ans, nous œuvrons avec quelque 670 artisans du Cameroun et du Burkina Faso. Nous avons procédé à un travail de décodification des processus de production et avons repéré des artisans de grand talent qui, par leur créativité, n’ont rien à envier aux grands stylistes », soutient aujourd’hui le Camerounais Esoh Elamé, professeur à l’université de Padoue. Par ce projet, les déchets deviennent les matières premières de l’innovation et du développement d’une économie sociale, indique-t-il.