Selon les derniers chiffres officiels : les femmes assurent 75% de la production alimentaire

Mercredi 21 Octobre 2015 - 13:45

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Habitant le monde rural et évoluant essentiellement dans l'informel, elles représentent la majorité de la population active en RDC, plus de 50%. Avec une meilleure formation dans les technologies de transformation et de conservation, elles pourront constituer un véritable pilier de la lutte contre la faim et l'éradication de la pauvreté dans le pays, a expliqué un expert du gouvernement contacté par la rédaction.  

En milieu rural, les femmes s'occupent essentiellement de l'agriculture familiale. Elles représentent d'ailleurs la majorité de la main d'oeuvre ouvrière. Il s'agit très souvent des activités agricoles individuelles ou en association. Selon l'expert, l'augmentation de leurs capacités de production est le résultat du dévelopement de la solidarité paysanne au cours de ces dernières années. Malgré tout, le niveau actuel est loin de réfléter le potentiel agricole disponible capable de doper la production alimentaire dans un pays disposant d'importants espaces à exploiter.

Plusieurs maux rongent le secteur alimentaire. Parmi eux, il y a la faiblesse des techniques de conservation. A cela, il faut ajouter la longue chaîne que suivra le produit agricole jusqu'à sa consommation finale. Très souvent, elle est la moins gagnante dans ce processus. Face à la bataille pour respecter la saison de production et éviter ainsi d'être victime des fluctuations des prix, l'ultime défi est d'arriver effectivement à évacuer les produits agricoles qui finissent par pourrir, parfois à quelques km seulement du centre ville, dans la périphérie de Kinshasa.

En effet, on estime qu'à peine 45 à 35% des produits post-récoltes finissent effectivement par être consommés. On peut s'imaginer dès lors l'étendue du gaspillage alimentaire. La RDC est l'un des pays au monde où les dépenses alimentaires dépassent les revenus mensuels des ménages.  

Des études sont encore nécessaires pour arriver à bien évaluer les sources d'approvisionement des denrées alimentaires. Il est indispensable d'aider à une amélioration de l'accès de la femme aux nouvelles technologies de communication, aux petits intrants matériels et à la mécanisation agricole. Par rapport aux différents défis arrêtés lors de la conférence de Beijing en 1995, la RDC a accumulé un certain retard.

Pour l'heure, la situation reste préoccupante. Il y a toujours les problèmes de malnutrition, du faible accès aux techniques culturales et aux semences améliorées, de la sous-alimentation, des changements climatiques, de l'insuffisance d'information et de la menace de désertification. Pour la femme rurale, il est important qu'elle puisse surmonter certains obstacles parfois majeurs liés à son statut juridique, aux préjugés récurrents, à l'analphabétisme et au faible accès aux services sociaux de base.   

Laurent Essolomwa

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