Cour de compte de l'UE : la RDC réagit au rapport d’audit

Mercredi 2 Octobre 2013 - 18:15

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S’exprimant mardi devant la presse, Lambert Mende a invité les partenaires au développement de la RDC à une redéfinition de la manière dont les partenariats stratégiques et préférentiels doivent désormais se concevoir et se matérialiser.

Publié mardi, le rapport de la Cour des comptes de l’Union européenne (UE) sur l’aide au développement affectée en RDC continue de faire jaser dans les milieux intéressés. Radio France internationale qui en a fait ses choux gras s’est, d’après le porte-parole du gouvernement, fait l’écho d’un bien curieux bilan comptable. Ce média capté mercredi à Kinshasa tient le gouvernement congolais responsable de l’affectation hasardeuse et de la mauvaise gestion systémique de l'aide accordée à la RDC par l'UE entre 2003 et 2011, une aide évaluée à près de 2 milliards d'Euros. Tout en invitant RFI à faire une lecture objective et à apporter un regard dépassionné dans le traitement des informations touchant la RDC, Lambert Mende Omalanga a tenu à apporter quelques précisions sur ce dossier. C’était dans le cadre d’un point de presse tenu le 2 octobre dans son cabinet de travail.

« La réalité est que les accusations proférées contre les autorités congolaises au sujet de la mauvaise utilisation des fonds de l’aide européenne à la RD Congo ne reposent sur aucun fondement crédible », a d’emblée indiqué l’officiel congolais tout en rejetant d’un revers de main toutes les accusations portées contre le gouvernement dont l’évaporation des financements destinés à certains projets sectoriels. Cherchant à recadrer les choses, Lambert Mende a fait savoir que « l’implication des autorités légitimes de la RDC dans les processus d’initiation et de réalisation des différents projets de coopération à ce niveau est demeurée purement symbolique ». Il dénonce, au nom du gouvernement dont il est membre, cette tendance de la Cour des comptes européenne à vouloir traîner la RDC à la barre tout en sommant ses autorités politiques à rendre compte de la mauvaise gestion de projets de développement auxquels elles n'ont jamais été associées. Et le porte-parole du gouvernement de préciser que « la conception, la définition et l'exécution de la  majorité des programmes financés dans notre pays par l'aide européenne au développement ont été toujours le fait exclusif d’opérateurs choisis par l’UE sans aucune intervention de la partie congolaise ».

En guise d’illustration, il a épinglé quelques cas notamment le Programme d’action transitoire (PAT) dans le domaine de la santé géré totalement par l’UE, mais aussi le neuvième Fond européen du développement (FED) « confié théoriquement à l’Unité nationale de coordination (UNC) mais dont les fonds étaient dans la réalité gérés sur base des procédures établis unilatéralement par l’UE jusqu’en 2009 ».  À l’heure actuelle, a-t-il ajouté, « le dixième FED opère suivant le même schéma : géré théoriquement par une Cellule d’appui à la gestion (CAG) du ministère de la Santé mais dont la gestion au niveau financier a été confiée à deux experts de l’UE ».

En vertu de tout ceci, Lambert Mende trouve tendancieuse la démarche de RFI à vouloir noircir l’image des autorités congolaises en faisant fi de la réaction de la Commission européenne qui permet de nuancer sérieusement les assertions infamantes contre la RDC. « Nous continuons à reconnaître l'apport essentiel de notre partenaire majeur pour le développement qu’est l'Union européenne. Mais il est hors de question pour la République démocratique du Congo de souscrire à la démarche qui consiste à faire du bénéficiaire de l'aide un bouc émissaire servant à justifier des malversations ou une mauvaise gestion dont il n’est pas responsable et à en dédouaner les auteurs », a déclaré en substance le porte-parole du gouvernement. Il estime que si mauvaise gestion il y a dans la gestion de l’aide de l’UE, « c’est à l’UE elle-même qu’en incombe la responsabilité et non aux autorités congolaises qui n’interviennent généralement que pour la cérémonie d’inauguration de projets (…) ».

Profitant de l’occasion, Lambert Mende a invité les partenaires au développement de la RDC à une redéfinition de la manière dont les partenariats stratégiques et préférentiels doivent se concevoir et se matérialiser.

 

  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le porte-parole du gouvernement Lambert Mende Omalanga