Deuxième Forum économique : le Nord-Kivu s’ouvre aux investissements en toute sécurité

La consolidation de la paix afin de faciliter les investissements a été la principale recommandation des participants à cette rencontre de quatre jours. L’on retient aussi que seize projets de développement ont été adoptés par les participants dans les secteurs des infrastructures, des mines et du tourisme, base de l’économie du Nord-Kivu avec actuellement une démographie de sept millions d’habitants.

2000 km de routes envisagées

À propos des routes, l’on apprend que le gouvernement envisage la construction deux milles kilomètres pour un coût estimé à deux milliards de dollars américains. Prenant la parole à la clôture du Forum, Salomon Banamuhere a rassuré les participants sur la détermination du gouvernement pour renforcer la paix dans cette partie du pays, souvent théâtre de conflits dans les années passées. « Le Gouvernement de la République fera de son mieux pour vous accompagner, vous les opérateurs économiques congolais et étrangers, et toute la population du Nord-Kivu, pour construire nos routes, mieux exploiter nos mines, mieux accueillir nos touristes, mettre en valeur nos terres agro-pastorales afin d’avoir un revenu financier soutenu », a indiqué le ministre d’État.

Hôte des assises, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku a, dans son allocution de clôutre, évoqué l'aspect économique et politique de ses propos : « Tout le sens de mon propos est à la fois économique et politique. Il est économique parce que la Province du Nord-Kivu, après la guerre, a confiance en la dynamique de croissance. Il est économique, parce que nous avons à bâtir des partenariats exceptionnels avec les investisseurs du secteur privé. Il est économique parce que nous avons à inventer des mécanismes et des dispositifs de développement. Il est économique, parce que je crois que c’est l’intérêt de nos entreprises et sociétés d’avoir des alliances. Mais il est aussi politique, car si nous voulons qu’il y ait un cadre stable des affaires, une sécurité pour les investissements, alors nous devons tout faire pour que l’économie du Nord-Kivu puisse être encouragée, soutenue, stimulée par la classe politique d’aujourd’hui et de demain ».

11 milliards de dollars américains à mobiliser enre 2015 et 2025

Julien Paluku a également souligné l’importance et la hauteur du financement nécessaire pour l’envol économique de la province. « Comme tout le monde peut l’avoir constaté, il nous faudra, entre 2015 et 2025, mobiliser près de 11 milliards de dollars américains pour rencontrer les attentes de notre population », a-t-il précisé. Avant de mettre un accent sur la création d’emploi en ces termes : « Au regard des ressources énormes, nous avons montré un Nord-Kivu qui bouge, un Nord-Kivu porteur d'espoir et d'opportunités croissantes, un Nord-Kivu source de vie et d'inspiration. Sans croissance économique suffisante, pas de créations d’emplois en nombre. Agir pour la croissance durable, c’est créer beaucoup d’emplois, c’est également donner les moyens aux entreprises d’investir au Nord-Kivu ; c’est adapter tous nos dispositifs de financement pour que l’économie réelle en soit la seule bénéficiaire. Cela suppose de la confiance ».

Pour le gouverneur du Nord-Kivu, il n’y a point de doute sur l’environnement sécuritaire stable dans sa province et les investisseurs peuvent amener leurs capitaux qui seront sécurisés par le gouvernement central selon un engagement ferme. « Certaines langues pessimistes et décourageantes, tenues loin du Nord-Kivu continuent à faire mauvaise presse de l’environnement sécuritaire de la province au point de faire peur à certains investisseurs. Nous rassurons tout le monde que la paix s’y instaure davantage grâce au génie du Président de la République et toutes les dispositions sont prises pour la sécurité des investisseurs et de leurs capitaux ainsi que leur liberté sociale et économique. Mais au-delà des solutions sécuritaires, nous estimons que seul le développement économique et social pourra, à terme, permettre d'endiguer la criminalité et favoriser la consolidation de la paix. Il n'y a pas de sécurité sans développement. L’une procure l’autre », a affirmé avec fermeté Julien Paluku. Notons-le, un comité de suivi des résolutions du deuxième Forum économique du Nord-Kivu va être mis en place pour le respect des engagements souscrits.