Expo de Milan : Lutter contre la faim par tous les moyens

Samedi 6 Juin 2015 - 14:15

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Le ministre congolais de l'Agriculture et de l'élevage, Rigobert Maboundou, invite à quitter le terrain des intentions pour celui du concret : la faim implique des règles et les moyens de la combattre.

C’est vendredi que le monde a célébré la Journée de l’environnement. Une occasion pour le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de réaffirmer que les résultats obtenus dans la lutte contre la faim permettent d’espérer en une victoire mondiale possible. Il l’a dit dans un message vidéo adressé à l’Exposition universelle de Milan dont le thème est : « Nourrir la planète, énergie pour la vie ». Un thème qui est au carrefour des préoccupations pour une agriculture qui fournisse à manger et pour des énergies qui ne détruisent pas la planète. Un thème-carrefour qui était aussi, vendredi, au cœur des réflexions des 50 ministres de l’Agriculture rassemblés à Milan pour un forum.

Le secrétaire général de l’ONU rappelle les bons indicateurs que dégage aujourd’hui la lutte contre la faim: 216 millions de personnes en moins ont été touchées par ce fléau au cours de la dernière décennie. Mais il ne faut pas baisser les bras, car à l’orée 2050 la planète comptera 9 milliards d’habitants. Il faudra les nourrir. C’est à la recherche de la solution idoine que se sont attelés les ministres de l’Agriculture et des experts de 11 pays réunis à Milan vendredi. Ils se sont mis  à l’écoute des expériences les plus prometteuses. « Nous pouvons y arriver », a dit le secrétaire général de l’ONU  à propos de l’objectif ‘zéro affamé’. « Il nous suffit de collaborer ensemble ».

Les chiffres de la FAO, l’organisation des Nations unies pour l'alimentation et l’agriculture basée à Rome, indiquent en effet que le monde est désormais passé sous la barre des 800 millions d’affamés. À 795 millions de personnes qui souffrent  de la faim aujourd’hui, il y a encore du chemin à faire mais la tendance est encourageante. D’autant que, souligne pour sa part le ministre Rigobert Maboundou,  la faim dans le monde ne résulte pas d’un manque de nourriture, mais d’une mauvaise répartition et d’une mauvaise distribution.

Car si, comme le réaffirme le commissaire européen à l’Agriculture Phil Hogan, il faudra accroître les biens agricoles de 60% en plus pour les besoins des populations dans les prochaines années, il faudra le faire en menant une vision qui ne soit pas seulement mathématique. « Les défis à affronter sont dans un nouveau rapport entre écologie et agriculture ; le soutien du revenu de l’agriculture familiale ; l’innovation au service des petits producteurs et des règles plus fortes pour garantir des marchés plus justes », a insisté le ministre italien de l’Agriculture, Maurizio Martina.

Tout cela, a réajusté le ministre congolais de l'agriculture, va pourtant de pair avec une concrète volonté politique des pays du Nord et du Sud de la planète pour donner vigueur aux idées et projets. Or, a-t-il regretté, « jusqu’ici on n’a pas apporté la réponse fondamentale : est-il possible d’éliminer la faim sans changer les paradigmes actuels ? On a beaucoup parlé de durabilité, mais peu de financements ». Comme si le jeu consistait à seulement brasser des idées généreuses et non à descendre sur le terrain du concret.

Lucien Mpama

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