Fibre optique : lancement des travaux à MbindaLundi 22 Décembre 2014 - 10:45 Dix jours après la signature du contrat du marché pour la construction du réseau de fibre optique interconnectant le Congo et le Gabon, les ministres de tutelle des deux pays ont procédé, le 21 décembre à 7km de Mbinda (Niari), à la pose de la première pierre marquant le début des travaux. Au poste frontalier neutre Gabon-Lekoko, Thierry Moungalla et son homologue Pastor Ngoua N’Neme ont fait le geste sur le socle apprêté à cet effet. Témoins de l'évènement : le représentant de la Banque mondiale, des autorités locales du Niari et du Gabon. Curieuse, la population de la localité est venue en grand nombre. Le top étant donné, il revient maintenant à la société Huawei, du côté du Congo, de s’activer pour être sur le terrain et démarrer effectivement les travaux afin de respecter les delais d'exécution fixés à 16 mois. Quant à la société CCS (Chine communication services) qui a remporté le marché du côté gabonais, elle est déjà à pied d’œuvre, réalisant un dernier sondage afin de valider les quantités d’équipements à acheter. « Le lancement est symbolique mais les travaux vont démarrer incessamment. Ils ont 16 mois pour remettre leur ouvrage aux gouvernements respectifs », a signifié le ministre des Postes et télécommunication du Congo. L’interconnexion en fibre optique du projet Central African Backbone (CAB) est un programme régional financé par la Banque mondiale. Un numéro identifie le pays en fonction de l’entrée en vigueur du projet, CAB 3 (Congo) et CAB 4 (Gabon). L’avantage de cette interconnexion est triple : des réseaux sous-marins qui vont être interconnectés. Tout le trafic mondial peut être secouru entre le Congo et le Gabon ; le trafic entre les deux pays ne sera plus géré à l’étranger et sera directement interconnecté et les coûts devront automatiquement baisser ; une meilleure qualité des services garantie aux opérateurs et particuliers. Du point de vue économique, avec cette infrastructure sera un plus pour les entreprises. Le représentant de la BM, chargé du projet CAB, Jérôme Bézzina, s’est dit satisfait pour une première fois que l’on aboutisse à quelque chose de tangible. Cependant, il a relevé que des défis sont encore à relever. Outre ceux liés à la technique, il a cité la réglementation, les questions juridiques, industrielles et de commercialisation. Un jour avant la pose de la première pierre, les ministres de l’Économie numérique et de la poste du Gabon et le ministre des Postes et télécommunications du Congo ont installé les seize membres constituant le comité mixte paritaire Congo-Gabon devant veiller à l’interconnexion des réseaux de télécommunications en fibre optique CAB3et CAB4. Une décision contenue dans le mémorandum d’entente (MOU) signé à Brazzaville le 5 février 2014. Autour d’une réunion, la commission a édifié l’assistance sur les deux projets et les enjeux liés à la réglementation et la régulation, à la propriété des réseaux ainsi qu'à ceux portant sur leur gestion et sécurité. Ces principales thématiques occuperont le comité mixte paritaire au cours des réunions périodiques qui se tiendront au Congo et au Gabon. La prochaine étant prévue au Gabon.
Le choix de Binda La localité de Mbinda a connu de meilleurs moments sous la Comilog. Sa position géographique est perçue comme un atout au point que la localité avait été retenue dans les années 1960 pour le tracé du chemin de fer sur la ligne Mont Mbélo- Mbinda. Une ligne qui a longtemps servi au trafic du manganèse du Gabon par le Congo. Aujourd'hui, malgré l’arrêt des activités dans la partie congolaise, cette infrastructure ferroviaire de l’ex Comilog, devenue patrimoine de l’État congolais, permet le transport personnes et des biens entre Pointe-Noire et Mbinda. « Mbinda est avant tout une localité communicationnelle car l’histoire ne se répète pas en un même lieu dans un domaine précis au hasard. Nous voici à ce poste frontalier neutre Gabon Lekoko pour le lancement des travaux d’interconnexion de la fibre optique. Demain il y aura peut-être la réhabilitation de l’ancienne ligne téléphérique de la Comilog, le bitumage de la route Dolisie-Mouanda dans le cadre de la diversification de nos voies de communication inter étatiques à partir du transformateur électrique de Lekoko au Gabon. C’est pour cela que nous disons que Mbinda est par essence une localité à vocation communicationnelle », a étayé le sous-préfet de Mbinda, Léon Moukemo. Hormis ce beau décor peint par l’autorité locale, les populations pour leur part, déplorent le manque d’électricité et d’eau. Comment peuvent-elles utiliser cette fibre sans ces éléments de base. À la faveur de la municipalisation accélérée du Niari, Mbinda avait bénéficié d’un groupe électrogène. Malheureusement celui-ci est en panne depuis près de 5 mois. Les forages aussi sont en état d’arrêt et les populations s’approvisionnent à travers des puits. Nancy France Loutoumba Légendes et crédits photo :Photo 1 : Pose de la pierre |