Banques en RDC : les résultats toujours en deçà des attentes

Jeudi 18 Décembre 2014 - 15:50

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Les activités bancaires ont continué à enregistrer une croissance continue avec un nombre de clients (toutes les banques confondues) établi en 2013 à quatre millions, contre cinquante mille en 2002, mais le miracle tant attendu tarde encore à se réaliser, a expliqué un expert à la rédaction. 

La progression bancaire est loin de refléter l’importance d’un marché estimé à 70 millions d’habitants en RDC. Théoriquement, cette progression reste faible. En effet, la faiblesse est la conséquence de plusieurs maux qui rongent le pays, notamment la pauvreté de la population qui réduit la portion des habitants à bancariser, et le tout puissant secteur informel qui brasse plus de 80% des activités économiques. Sur ce dernier point, une étude financée par la Banque mondiale sur la révision des comptes de la nation a abouti à des résultats intéressants. Plus de la moitié de l’activité économique en RDC est informelle, et le taux atteint un maximum de 96% dans le secteur agricole et forestier, suivi de 51% dans le secteur manufacturier, puis de 50% pour les industries extractives et 42% pour le secteur tertiaire.   

Selon les chiffres du secteur bancaire, le taux de pénétration reste encore très faible. Par contre, celui calculé sur la base de la population active estimée à un peu plus de 20 millions de clients potentiels arrive à plus de 30% de pénétration du secteur bancaire, représentant les cinq millions de comptes ouverts en dépit d’une situation économique précaire. Les banques en RDC n'ont pas la capacité de financer de grands projets. Pour autant, les initiatives ne manquent pas pour tenter de consolider l’accès aux produits bancaires de certains clients cibles. En effet, il y a des secteurs où se démarquent de plus en plus des opérateurs économiques congolais. L’on cite, par exemple, la distribution, les transports, les télécommunications et les infrastructures. Dans le secteur des mines, des PME locales s’activent également pour arracher des contrats de distribution des carburants ou de fournitures. Elles sont de plusieurs nationalités, y compris congolaise.

De ce qui précède, il est intéressant de relever l’intérêt porté ces cinq dernières années par les banques régionales à la RDC. Le regain constaté confirme une amélioration du climat des affaires. Mais pour autant, ce constat devrait pousser les banques locales à se professionnaliser davantage pour ne pas perdre des parts de marché. Il est important de continuer à encourager l’installation des banques régionales, plus professionnelles. Mais les banques doivent mieux accompagner le développement économique du pays, en tirant le meilleur profit de la croissance actuelle qui reste soutenue. Actuellement, l’on estime que la banque la mieux capitalisée en RDC a un capital qui tourne autour d’une centaine de millions de dollars américains.

Laurent Essolomwa