Gestion de la fibre optique : le ministère édifie les travailleurs de Congo TélécomLundi 8 Décembre 2014 - 10:00 Le communiqué publié, le 4 décembre, par le cabinet du ministre des Postes et Télécommunications est une réponse à la déclaration du Syndicat national de travailleurs des Télécom qui, le 2 décembre dernier, au cours d’une assemblée, ont exprimé leur opposition au projet de création de la Société du patrimoine national. Dans cette déclaration, les travailleurs de Congo Télécom exigeaient le retrait sans condition du projet de création de la Société du patrimoine national (SPN) chargée de gérer la fibre optique. Pour eux, la fibre optique constitue la colonne vertébrale sans laquelle Congo Télécom cesserait d’exister. À cet effet, la mise au point faite par Igor Cameron, chargé de communication au ministère des Postes et télécommunications vise l’opinion publique et surtout les travailleurs de Congo Télécom. Il souligne avec force détails la mauvaise gestion constatée au niveau de l’opérateur national. On retient par exemple que l’État y investit des dizaines de milliards FCFA dans la mise en état et la modernisation des centraux téléphoniques de Congo Télécom et au déploiement d’un réseau de téléphonie fixe de type CDM. Chaque année, environ un milliard et demi est injecté pour le fonctionnement de Congo Télécom. Malheureusement les résultats ne riment en rien avec les investissements. Sur au moins 70 milliards de FCFA que l’État investit, Congo télécom ne représente que 1 % du marché des télécommunications là où 99% sont dans les mains des opérateurs privés. Depuis 2003 en effet, Sotelco puis Congo Télécom sont incapables de produire une quelconque comptabilité, ni de présenter le compte d’exploitation. Le nombre d’abonnés au fixe et au CDMA est inconnu de l’État. Les recettes générées par les abonnés ne font l’objet d’aucun reporting auprès de l’État qui est propriétaire. Le chiffre d’affaires généré et la commercialisation des capacités de la fibre optique de Matombi restent un mystère alors que toutes les grandes sociétés pétrolières sont raccordées à cette fibre. Faut-il continuer de faire confiance à Congo Télécom ? Le gouvernement a conclu sur l’urgence et la nécessité de revoir la forme juridique de l’opérateur public Congo Télécom afin de permettre à l’État de s’assurer du bon rendement des importants investissements consentis. En clair, Congo Télécom devrait passer de son statut actuel de société anonyme unipersonnelle (SAU) à celui de société anonyme (SA). Résultat attendu : « plus d’efficacité et d’efficience » pour Congo Télécom dans le cadre d’une redéfinition de la stratégie de développement de ce secteur d’activités. D’où le projet de création d’une Société du patrimoine national. Ce projet concerne Central African Backbone (CAB) qui n’est autre que le fruit du partenariat entre le gouvernement congolais et la Banque mondiale. Il porte sur la gestion des interconnexions avec les pays voisins et il repose sur le principe de Partenariat public privé.
Rosalie Bindika |