![]() Transports : Matadi, une ville portuaire à valoriserMercredi 12 Novembre 2014 - 11:15 Avec l’arrêt du trafic ferroviaire, la route est désormais le seul moyen d’acheminer les marchandises de Matadi, dans le Bas-Congo, vers Kinshasa. Le dimanche 9 novembre, après avoir passé les derniers virages très serrés au milieu des rochers surplombant la ville portuaire, Matadi s’offre à nous avec ses lumières scintillantes... Nous passons Quelques heures auparavant, nous remontions encore la Nationale I praticable sur plus de 300 km, représentant la distance séparant Kinshasa de Matadi. À ce jour, la ville ne dispose pas d’un aéroport national reflétant sa position stratégique dans l’architecture économique du pays. L’on a reproché d’ailleurs au gouvernement central l’omission de la capitale du Bas-Congo, la deuxième province contributive du pays, dans le programme d’aménagement des aéroports nationaux sur l’étendue du territoire national. Le trafic sur la Nationale I est redevenu très intense avec le retour en force des gros camions. C’est le fruit d’âpres négociations pour ramener la sérénité parmi les chauffeurs lors des mouvements de grève, et empêcher l’asphyxie de la capitale en produits de première nécessité importés. Pour se convaincre de l’ampleur du trafic routier, la Commission nationale de prévention routière/Bas-Congo a confirmé 614 cas d’accident de circulation les huit premiers mois de 2014 ayant entrainé près de 200 morts.
À l’instar d’autres provinces du pays, la montée de la pauvreté est un motif de préoccupation. Comme pour les mines au Kivu, l’économie du Bas-Congo dépend en grande partie des activités portuaires. Ceux qui construisent actuellement à Matadi sont les douaniers, a ironisé un habitant. Très peu d’originaires arrivent à percer, et les communautés étrangères sont progressivement en train de maitriser le secteur du commerce. L’interdiction d’importation des véhicules de plus de dix ans a paralysé une activité essentielle du port, poussant beaucoup de jeunes de Matadi à se reconvertir dans la vente des produits divers d’occasion, appelés localement « bilokos ».
Entre-temps, il persiste des contraintes majeures pour assurer un fonctionement optimal du port de Matadi. En effet, plusieurs mesures importantes arrêtées dans le sens de son assainissement ne sont tout simplement pas respectées. C’est le cas de la mesure fixant à cinq le nombre de services opérant au port. Il y a beaucoup de résistance dans la mise en œuvre des réformes visant à améliorer le climat des affaires et des investissements. Du côté du gouvernorat, l'on réaffirme la nécessité de diversifier les opportunités d’affaires dans les domaines miniers, de l’agro-pastorale, des hydrocarbures, des ressources énergétiques et du tourisme. Laurent Essolomwa Légendes et crédits photo :Photo 1 : accélérer le déchargement des bateaux pour la compétitivité du port de Matadi
Photo 2 : la voie ferrée reliant Matadi au port en eaux profondes de Banana passera par le pont Maréchal
Photo 3 : herbes sauvages sur la voie ferrée reliant Matadi à Kinshasa |