Retombées de la réunion de Luanda : six mois supplémentaires aux FDLR pour se rendre

Samedi 5 Juillet 2014 - 16:14

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Les éléments des FDLR sont astreints à effectuer leur reddition complète dans le délai fixé et sont d’ores et déjà avertis des conséquences militaires qui découleront de leur non-respect du délai convenu.

Le processus de rapatriement des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) dans leur pays d’origine, le Rwanda, vient de recevoir un coup d’accélérateur à la faveur de la réunion tenue à Luanda le 2 juillet. La Communauté des États de l’Afrique australe (Sadc), la Conférence internationale pour la région des Grands lacs (Cirgl) et les Nations unies ont, à cette occasion, conjugué leurs efforts pour rendre effectif ce rapatriement et consacrer de manière définitive la neutralisation de cette force négative. Des discussions que les participants à cette rencontre ont eues, il en est ressorti une feuille de route qui intègre toutes les étapes du processus du désarmement volontaire des FDLR et de leur rapatriement.

Les pays de la Cirgl et de la Sadc ayant participé à cette réunion ont convenu d’accorder un délai de grâce de six mois aux FDLR à compter du 2 juillet 2014 pour se rendre. Durant toute la période qui couvre ce délai supplémentaire, il a été décidé de suspendre tout recours aux armes contre ces rebelles hutus rwandais. Toutefois, une évaluation à mi-parcours sera faite dans trois mois pour s’assurer du bon déroulement des opérations. À ce jour, les sources onusiennes attestent que près de deux cents rebelles rwandais des FDLR ayant rendu les armes et quelque quatre cents de leurs dépendants attendent dans les camps de la Monusco leur rapatriement vers le Rwanda. Tenant au respect de leur ultimatum, les délégués de la Sadc, de la Cirgl et de l’ONU ont exigé des FDLR « d'effectuer leur reddition complète dans le délai fixé et les a avertis des conséquences militaires qui découleront de leur non-respect du délai convenu ».

Ces décisions prises à Luanda sont plutôt mal digérées dans une certaine opinion intérieure qui regrette que la Cirgl et la Sadc n’aient pas imposé à Kigali un dialogue avec les FDLR. Pour les tenants de cette approche, c’est la seule alternative plausible qui ramènerait définitivement la paix dans la sous-région. Aussi longtemps que les rebelles hutus rwandais présumés génocidaires ne réintégreront pas la vie nationale au Rwanda sur fond d’une véritable réconciliation des cœurs, la paix sera toujours un vain mot dans les Grands lacs, se convainc-t-on.  Entre-temps, une autre opinion craint qu’avec le moratoire qu'on leur a accordé avec à la clé la suspension de toute opération militaire contre eux, les FDLR en profitent pour se réorganiser et continuer à mettre en mal la sécurité dans les Grands lacs. Ainsi que l’avait déclaré Martin Kobler, le patron de la Monusco, l’option militaire reste toujours de mise au cas où des résistances se signaleraient dans les rangs des FDLR. Quant à la RDC, son concours dans ce processus « s’inscrit dans le contexte des engagements contractés par les Etats membres de la Cirgl signataires de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba ». Ces engagements lui font, en effet, obligation « de contribuer à la résolution des problèmes sécuritaires et humanitaires de la région ».       

 

 

Alain Diasso