Expulsions vers Kinshasa : le CNTF menace de retirer ses bateaux du traficJeudi 12 Juin 2014 - 18:00 Pour avoir cumulé deux mois et demi d’arriérés de salaires à ce jour, à cause de trois bateaux réquisitionnés par le gouvernement qui assurent la traversée des expulsés vers Kinshasa, dans le cadre de l’opération Mbata ya Bakolo, le Chantier naval et des transports fluviaux (CNTF), en détresse, procèdera demain 13 juin, au retrait pur et simple de ces navires du trafic, sous réserve d’une solution immédiate de la part du gouvernement Les trois syndicats les plus représentatifs du CNTF (Syrcf, Lefluvial et Sytrapro ff) réunis, ont exprimé leur ras-le-bol à ce sujet, le 12 juin à Brazzaville, à la faveur d’une mise au point faite aux Dépêches de Brazzaville. D’après ces trois syndicats, lors du lancement de l’opération Mbata ya Bakolo, le gouvernement avait réquisitionné trois bateaux du CNTF, pour assurer la traversée des expulsés vers Kinshasa. En contrepartie, bien qu’il n’ait pas négocié au préalable avec cette structure technique, le gouvernement devait verser au CNTF la somme de 213 millions, afin de lui permettre de payer les travailleurs et faire face aux charges de l’entreprise pendant cette période. Malheureusement, depuis que l’opération Mbata ya Bakolo a commencé, il y a plus de deux mois, le gouvernement n’a jamais honoré ses engagements. Dans la recherche de solutions à ce problème, les différents syndicats, qui représentent 325 travailleurs du CNTF, ont dit avoir fait part de leurs doléances au ministre de tutelle, Gilbert Mokoki. Mais rien n’est encore fait à ce jour. « Nous avons envoyé les correspondances auprès du gouvernement pour le paiement des salaires et le fonctionnement de l’entreprise, jusqu’à présent rien n’est fait. On a maintes fois eu des rencontres avec le ministre Gilbert Mokoki,en charge des voies navigables et de l’économie fluviale, or il n’y a toujours pas de résultats », a souligné Eustache Elenga, président du syndicat Lefluvial. Ces trois syndicats qui pensent épuiser toutes les voies de recours, ont décidé, à l’issue d’une assemblée générale avec les travailleurs de cette structure, tenue le 6 juin dernier, qu'ils n'avaient plus que le choix de procéder dès demain, de manière pacifique, au retrait de leurs navires de la circulation, sous réserve du paiement total de leur argent. « Nous en avons marre maintenant car nous totalisons déjà deux mois et demi d’arriérés de salaires, et on continue à faire le rapatriement. Nous ne serons pas en grève, mais nous retirons simplement nos unités qui effectuent le rapatriement entre les deux rives, pour les mettre sur quai, en attendant que le gouvernement nous paie notre argent, avant de poursuivre les expulsions », a renchéri Eustache Elenga, qui pense que ces expulsions sont un manque à gagner pour eux. Avant le lancement de l’opération Mbata ya Bakolo, ont confirmé ces syndicalistes, le CNTF n’avait jamais connu de retard de salaires. Il vivait au dépend des recettes issues des transactions des bateaux entre Brazzaville et Kinshasa ainsi que vers l’intérieur du pays. Ce qui veut dire que si la solution n’est pas vite trouvée, l’expulsion des sujets de la RDC en situation irrégulière risquera de prendre un coup. Selon nos sources, pendant que nous mettons sous presse, une solution aurait été trouvée en fin d’après-midi entre le ministre de tutelle et les syndicats. Une information qui reste à vérifier sur le terrain. Firmin Oyé |