Vie des partis : l’ancien ministre Mathias Dzon porte plainte contre l’État congolais

Jeudi 5 Juin 2014 - 19:44

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Au cours de la conférence de presse qu’il a animée le 5 juin à son domicile du centre-ville de Brazzaville, l’ancien ministre des Finances et président de l'Alliance pour la République et la démocratie (parti de l'opposition) a annoncé que son avocat formulera une plainte contre l’État congolais au niveau des juridictions internationales pour harcèlement contre sa personne

Cette plainte est motivée, a-t-il dit, par l’interdiction répétitive dont il est victime de la part des pouvoirs publics de sortir du Congo alors que les autres dirigeants de l’opposition congolaise sont libres d’aller à l’étranger et de revenir comme ils veulent, ainsi que le prévoit la Constitution congolaise en son article 21.

Le dernier fait en date est le refus de se rendre en France que Mathias Dzon s’est vu infliger mercredi 4 juin. Interrogé sur le motif de cette interdiction de sortir du territoire qui lui a été imposée, l’officier de police de service à l’aéroport de Brazzaville ce jour s’est contenté de lui indiquer qu’il avait reçu des instructions orales de sa hiérarchie l’enjoignant de ne pas laisser sortir l’ancien ministre des Finances.

Mathias Dzon a indiqué qu’il avait contacté au téléphone le ministre de l’Intérieur, Raymond Zéphirin Mboulou, qui était, selon lui, très embarrassé et n’a pu lui fournir aucune justification explicite. D’après Mathias Dzon, le ministre de l’Intérieur s’est contenté de lui dire que le directeur de la surveillance du territoire, le général Philippe Obara, n’étant pas à Brazzaville, il ne pouvait lui donner des explications précises sur son interdiction de sortir du Congo.

Interrogé par les journalistes sur les motifs de sa sortie, l’ancien ministre des Finances et président de l’Alliance pour la République et la démocratie (ARD) a précisé qu’il se rendait à Paris pour voir sa famille et  effectuer son contrôle médical annuel.

quant à savoir, si outre la visite de sa famille et ses soins médicaux, Mathil n'avait n’avait pas de contacts avec les milieux politiques français, l’ancien ministre congolais a répondu sans ambages : « On ne peut pas faire de la politique sans avoir de relations avec les partenaires internationaux. » Il s’est surtout plaint du fait que l’État ne lui a jamais fait parvenir une notification écrite lui interdisant de sortir du territoire congolais. Dans son exposé, Mathias Dzon est revenu sur les cas de harcèlement dont il est victime de la part des pouvoirs publics depuis 2002 car il avait été à l'époque, selon ses propres dires, injustement éliminé de la course pour les élections législatives dans la circonscription électorale de Gamboma (département des Plateaux).

Par ailleurs, il a appelé les membres du mouvement pour le respect de l’ordre constitutionnel et les responsables des partis signataires de la déclaration du 17 août 2012, de ne pas baisser les bras et de continuer la lutte pour une alternance politique en 2016.

Ce leader d'un des partis de l'opposition congolqqise a insisté sur le fait que la « vraie solution » à la crise multidimensionnelle que traverse le Congo se trouverait  dans le dialogue véritable qui doit réunir les acteurs politiques et ceux de la société civile autour de la même table. « Seul un vrai dialogue inclusif permettra de construire un compromis dynamique, porteur de réconciliation nationale et de paix civile véritable. Pour notre part, nous appelons de tous nos vœux, ce dialogue émancipateur », a conclu Mathias Dzon.

     

   

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Mathias Dzon s'adressant aux journalistes.