Commémoration : l’ULB fête ses 180 ansLundi 5 Mai 2014 - 18:31 L’histoire de la RDC relate que cette prestigieuse université située au cœur de la ville de Bruxelles qui projette des festivités monstres à l’occasion de son anniversaire, le 9 mai, est la première institution de renom à l’étranger à avoir formé en 1950 le premier universitaire du pays, Justin-Marie Bomboko, dans les sciences politiques, une filière interdite aux Congolais par le gouvernement colonial. Créée en 1834, l’Université libre de Bruxelles (ULB), ensemble avec une autre université bruxelloise, la VUB, qui fêtera ses 45 ans à la même date, ont annoncé plusieurs activités commémoratives. Avec le soutien de la région de Bruxelles-capitale et de la ville de Bruxelles, ainsi que le partenariat de VisitBrussels, elles ont appelé leurs communautés respectives et le grand public à une mobilisation autour du programme festif haut en couleurs. En effet, il est prévu des concerts gratuits, cantus géant et petite restauration Place Palais, ainsi qu’un banquet exceptionnel réunissant plus de mille convives au cœur du Parc Royal. Baptisée « Nuit des lumières », cette commémoration est loin de n’être qu’un événement local, car il y a bien eu une histoire dans une histoire pour les Congolais qui se rappellent, par la même occasion, du rôle non négligeable joué par cette université qui a accepté de recevoir des Africains dont les Congolais. Il était difficile aux nationaux de poursuivre leurs études universitaires pour la simple raison que ces institutions n’existaient pas au Congo, et très peu ont pu se rendre en Europe pour étudier. Mais l’ULB était une université libre, laïque qui recevait des étudiants congolais sans aucune restriction. Certes, à cette époque, les premiers universitaires congolais dont Thomas Kanza, sont déjà sortis des filières des sciences sociales. Mais aucun Congolais n’était autorisé à poursuivre ses études dans des filières aussi stratégiques, du moins politiquement, que le droit et les sciences politiques pour des raisons évidentes. Le système éducatif congolais, verrouillé pendant longtemps par les catholiques, a commencé à s’ouvrir avec l’arrivée d’autres acteurs, à savoir les protestants et plus tard, en 1954-1955, les laïcs. Au départ hésitant, le gouvernement local s’est vu contraint de lâcher du lest. En effet, il était bousculé de toute part, notamment avec les événements de haute portée historique (la guerre 40-45, l’envoi de la Force publique, la propagande allemande, etc.). Les évolués avaient accès à ces informations à la télévision et à la radio. Cette conjonction d’événements a finalement encouragé la création d’un enseignement supérieur au Congo, avec la naissance de l’université Lovanium. Cette dernière est née du sentiment de culpabilité du gouvernement colonial qui se reprochait d'avoir empêché la création d’une université. La plupart des professeurs de l'Université Lovanium provenaient de l’ULB et de l’Université de Liège. Laurent Essolomwa Légendes et crédits photo :Gouvernement Lumumba avec Bomboko (encerclé), ministre des Affaires étrangères et premier diplômé en sciences politiques |