Nord-Kivu: le camp des déplacés de Mugunga en voie d’être fermé

Samedi 19 Avril 2014 - 15:25

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La décision prise par l'autorité provinciale sera étudiée et délibérée au conseil des ministres avant qu’elle ne soit annoncée officiellement.

Le camp de Mugunga situé à environ 6 km à l'ouest du centre-ville de Goma (Nord-Kivu) continue à abriter de nombreux déplacés ayant fui les affrontements qui ont mis aux prises les forces loyalistes aux rebelles du M23 à Nyiragongo et Rutshuru. Une situation que désapprouve le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, qui ne s’explique pas que ces déplacés puissent continuer à vivre dans des conditions précaires dans ces sites pendant que les territoires de Nyiragongo et Rutshuru ont été libérés de l’emprise des groupes armés.

D’où la décision de l’autorité provinciale de fermer tous les camps des déplacés installés autour de Goma. Julien Paluku n’a donné aucune date mais reste catégorique sur sa décision de fermer ces sites alors que les milieux de vie d’où proviennent les déplacés sont déjà pacifiés. Le chef de l’exécutif provincial a indiqué que la décision sera étudiée et délibérée au conseil des ministres avant qu’elle ne soit annoncée officiellement. Après quoi, un ultimatum sera lancé aux déplacés afin qu’ils libèrent leurs sites d’accueil. « Il y a des gens qui développent une attitude de vouloir rester avec le statut de déplacé de guerre éternellement. Comment comprendre qu’il y ait encore de déplacés de Nyiragongo et de Rutshuru à Mugunga alors qu’il n’y a plus de guerre dans ces deux territoires », a expliqué le gouverneur tout en mesurant parfaitement les conséquences d’une telle décision.

Et Julien Paluku d’ajouter : « Ça va violer les principes humanitaires mais nous sommes un pays souverain. On ne peut pas laisser les gens rester dans des camps pour attendre les graines du Programme alimentaire mondial (PAM)». Réconforté par l’enquête de vulnérabilité menée dans le camp de Mugunga, Julien Paluku pense qu’il y a lieu de laisser le PAM secourir des personnes qui sont en crise parce que la RDC a cessé d’être un pays en conflit. Le moment est venu, a-t-il ajouté, « de travailler les champs et avancer vers le développement ».

     

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku