Nord-Kivu: des militaires ougandais signalés à RutshuruMercredi 2 Avril 2014 - 18:36 L'incursion de l'armée ougandaise intervient au moment où les Nations unies viennent d'adopter une resolution en faveur de la poursuite du mandat de leur mission de paix en RDC. Autrefois bastion de la rébellion du M23, les collines de Rutshuru dans la province du Nord-Kivu ont des nouveaux occupants. Il s’agit des troupes de l’UPDF (l’armée régulière ougandaise) qui, depuis le début de la semaine, occupent plusieurs positions à l’intérieur du territoire congolais. Les villages Karambwe et Kisharo dans le groupement de Binza seraient actuellement sous leur contrôle. Ces troupes ougandaises camperaient sur les hauteurs des collines de Kazingiro, Kabumba, Risura et Kanyabusanane, à plus ou moins 20 km de la frontière congolo-ougandaise. L’information a été révélée au public par le président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu, Jules Hakizimwami, à l’ouverture lundi de la session ordinaire de cet organe délibérant. À l’heure actuelle, rien ne renseigne sur les vraies intentions de ces troupes ougandaises qui ne sont pas à leur première incursion sur le territoire congolais. Au niveau de la Monusco, on tente de calmer le jeu. Tout en confirmant l’information, la mission onusienne affirme sans trop de conviction que l’occupation desdites collines par les troupes ougandaises n’aurait pas duré longtemps. Une rhétorique déjà entendue par une opinion locale qui redoute la résurgence d’une nouvelle rébellion lorsqu’on sait que l’Ouganda est cité dans de nombreux rapports onusiens comme l’un des États pourvoyeurs de l’ex-rébellion du M23. Rien d’officiel du côté ougandais pour justifier cette nouvelle incursion si ce ne sont les quelques rares explications fournies par les soldats ougandais eux-mêmes et que rapportent les habitants de Rutshuru. Il appert, au regard de leurs explications, qu’ils ont traversé la frontière pour « sécuriser leurs compatriotes qui les ont précédés pour faire des champs à Sarambwe ». Afin de parer à toute éventualité, le président de l’Assemblée provinciale du Nord-Kivu aurait pris soin d’alerter les autorités à tous les niveaux afin que des dispositions d’usage soient dorenavant prises de sorte à épargner la population locale de cette énième provocation. Entre-temps, l’on rapporte que les éléments des Fardc basés dans la région seraient en alerte prêts à remplir leur mission de sauvegarde de l’intégrité territoriale au cas où l'hypothèse d'incursion armée se confirmait. Alain Diasso |