Présidentielle 2016 : Vital Kamerhe invite Joseph Kabila à se prononcerMardi 11 Mars 2014 - 17:39 Le leader de l'UNC pense que l'actuel chef de l'État n'a pas de choix et qu'il doit respecter la Constitution qui l'astreint à deux mandats consécutifs. . Le débat sur l’éligibilité du président de la République à la présidentielle de 2016 continue d’alimenter la chronique de ces dernières heures. Nonobstant les allégations de Lambert Mende (porte-parole du gouvernement) confirmant le départ de Joseph Kabila en 2016 en conformité avec les prescrits de la constitution qui l’astreint à deux mandats consécutifs, Vital Kamerhe n’accorde aucune foi à ces dires. Le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC) qui s’exprimait dans une récente interview accordée à Radio France internationale, estime que Lambert Mende est mal placé pour évoquer ces choses. « C’est un engagement public, mais le porte-parole du gouvernement n’est pas porte-parole du président de la République. Nous aurions voulu que le président de la République le dise lui-même », a-t-il fait savoir. Pour lui, Lambert Mende n’a pas à rassurer le peuple congolais sur ce détail inscrit dans la Constitution. Quant au chef de l’État, a-t-il ajouté, « il n''a pas de choix. Il doit respecter la Constitution ». Et pour amener ce dernier à tenir cet engagement, le président de l’UNC indique que tout sera mis à contribution pour tenir le peuple congolais en éveil constant. Abordant le sujet relatif à la tenue cette année 2014 des élections locales et provinciales tel qu’annoncée par la Ceni, Vital Kamerhe émet un bémol. Pour lui, l’institution électorale ferait mieux de coupler les élections locales avec les élections provinciales. Pourquoi ? Simplement parce que, argumente-t-il, « on ne peut pas commencer par les élections locales, alors que nous avons des arriérés depuis novembre 2011 ». Tout ceci, dans son entendement, procède d’une volonté délibérée de retarder les échéances en portant un coup d’estocade sur le calendrier électoral. « Nous craignons deux choses : le retard bien sûr, une prolongation qui ne dit pas son nom, mais aussi que les gouverneurs qui sont en place maintenant, et tous les territoriaux, de la base jusqu’au sommet, tous membres de la majorité présidentielle, multiplient la tricherie, comme ce fut le cas en novembre 2011 », a-t-il ajouté. Même la proposition de la Céni consistant à faire élire les futurs députés provinciaux au suffrage indirect serait pour lui une façon de préparer la tricherie. Parlant de la Céni, il s’interroge sur sa neutralité et son indépendance lorsqu’elle se rallie aux positions exprimées par le chef de l’État. À propos des droits de l’opposition et de la presse pour lesquels le porte-parole du gouvernement affirme être respectés, Vital Kamerhe oppose tous les rapports des organisations des droits de l’Homme traitant de la question. Il ajoute aussi de nombreux faits dont sa dernière descente au nord et sud Kivu émaillée d’incidents. Un épisode macabre qui prouve à suffisance que les droits de l’opposition demeurent encore un leurre dans le pays. Au sujet de l’amnistie récemment votée par les deux chambres et couvrant la période 2006-2013, le leader de l’UNC pense qu’il y a bien des oubliés. « Tous ceux qui sont en prison depuis 2001 à l’occasion de l’assassinat de Laurent Désiré Kabila et tous ceux qui avaient été arrêtés au moment de la confrontation de la Garde républicaine et la garde de Jean-Pierre Bemba » devraient, d’après lui, bénéficier de cette amnistie aux allures sélectives.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Vital Kamerhe |