Justice : 18 mois de prison pour Gérard Mulumba

Mardi 20 Mars 2018 - 17:00

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Le député provincial, arrêté le 10 novembre dernier à l'aéroport de Kinshasa, a été condamné le 19 mars par le tribunal de grande instance de Gombe pour "offense" au chef de l'Etat.

Le verdict qui vient de tomber met fin à un long feuilleton judiciaire ayant tenu en haleine l’opinion kinoise qui s’apitoyait déjà sur le sort du détenu, devenu une célébrité, et dont l’état de santé ne faisait que se dégrader depuis son emprisonnement au Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa. Son transfert à l’hôpital Ngaliema pour des soins appropriés n’a pas non plus été salutaire pour lui qui apparaissait, chaque jour, très affaibli. Nonobstant sa santé précaire, la justice a continué à faire son travail comme en témoignent les dernières audiences tenues à l’hôpital.

L’image d’un prévenu alité, souffrant visiblement dans sa chair et entouré par un aréopage d’hommes en toges, ainsi que celle publiée auparavant le montrant en train de vomir du sang ont ému plus d’un et enflammé la toile. En dépit des appels récurrents des ONG et autres pour sa mise en liberté au nom de la décrispation politique, la procédure judiciaire est allée jusqu’à son terme. Le verdict est enfin tombé. Gérard Mulumba est condamné à dix-huit mois de prison pour « offense » au président de la République, Joseph Kabila. Il aurait, à en croire des sources proches de l'affaire, posté dans les réseaux sociaux un message portant atteinte à la personnalité du chef de l’Etat.

Un jugement que la défense n’est pas prête à accepter. « Il s'agit d'un acharnement. On veut l'écarter des élections étant donné qu'il est très populaire à Kinshasa .», a réagi son avocat, Me Léon Ngombwa, qui a rappelé que l'exécution d'une ordonnance de libération provisoire de son client aurait été empêchée par les services. Et d’ajouter : « Nous irons en appel contre cette décision qui a des allures politiques et non judiciaires puisque dans le dossier, il n'y avait aucun élément pouvant constituer une injure ou une offense à la personne du chef de l’État ».

Membre de l'Union pour la démocratie et le progrès social qu’il a intégré après son escapade du MLC et du PPRD sur la liste duquel il fut élu député par deux fois (2006 et 2011), Gérard Mulumba ferait, selon certaines langues, les frais de sa transhumance politique. Moralité : il n’a bénéficié, durant sa détention, d’aucun appui politique significatif de la part de ses partenaires politiques de l'opposition.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Gérard Mulumba

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