Situation politique : le G7 réitère l’appel à l’unité de l’opposition

Lundi 29 Janvier 2018 - 21:30

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Pour la plate-forme, l'unité doit avoir comme socle les valeurs républicaines et se construire autour des actions communes.

La conférence de presse tenue le 28 janvier, à Kinshasa, a permis au président en exercice du G7, Pierre Lumbi Okongo, de donner la position de cette plate-forme politique sur certaines questions de l'heure dont la sortie médiatique du chef de l'État, Joseph kabila, les marches appelées par le Comité laïc de coordionation (CLC), etc.

Pierre Lumbi a, une fois de plus, appelé à l’unité de l’opposition afin  de faire le contrepoids face à la volonté de la majorité présidentielle de conserver le pouvoir en RDC. « À cet effet, j’invite tous les principaux leaders de l’opposition, quels que soient les reproches que les uns et les autres se font, de transcender leurs états d’âme, les rancœurs pour privilégier l’intérêt général de notre nation », a-t-il lancé, en notant qu’il serait aussi opportun qu’une rencontre entre ces leaders soit organisée dans les meilleurs délais pour que les lignes de convergence sur l’unité d’action soient établies.

Année des élections

Le G7, par son président en exercice, se dit convaincu que l’année 2018 doit être « celle de la fin de la dictature (...) en RDC ». La plate-forme dit fonder son assurance sur la réponse réservée par le peuple congolais, dans plusieurs parties du pays, aux appels des laïcs catholiques  le 31 décembre 2017 et le 21 janvier. « Les Congolais de toutes confessions religieuses qui ont marché pacifiquement par millions, le 31 décembre dernier et le 21 janvier en cours, à Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani, Mbandaka, Goma, Bukavu et ailleurs à travers la République, ont démontré sans équivoque que notre peuple a vaincu la peur et est déterminé à se libérer des chaînes de la dictature », a noté Pierre Lumbi Okongo. Ce regroupement politique a, par ailleurs, rassuré de prendre l’engagement, avec toutes les forces de changement dans le pays, de poursuivre le combat des martyrs de ces manifestations. « On ne pleure pas les martyrs. On poursuit leur combat jusqu’au triomphe de l’idéal et des valeurs pour lesquels ils se sont sacrifiés. Tel est l’engagement que le G7 a pris avec toutes les forces de changement dans notre pays », a indiqué la plate-forme politique, tout en saluant « le courage » du CLC, de l’Église catholique et de toutes les confessions religieuses qui ont permis de relancer le combat commun pour la démocratie et l’État de droit en RDC. Le G7 n’a pas oublié de féliciter « les forces de l’opposition et du mouvement citoyen qui se sont impliquées activement » dans la réussite de ces marches.

Demande d’une enquête impartiale

Se félicitant de l’attitude des partenaires extérieurs de la RDC, « qui ont unanimement condamné les tueries et autres violences exercées gratuitement par les forces de l’ordre et de sécurité sur des citoyens, marchant avec des bibles, des chapelets, des rameaux de paix, etc. et sans provoquer personne, pour n’exiger rien d’autre que le respect de la Constitution et la tenue d’élections démocratiques dont la mise en œuvre effective de l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016 constitue la seule garantie réelle », le G7 a dit souscrire à la demande d’une enquête impartiale formulée notamment par l’opposition congolaise, les organisations non gouvernementales des droits de l’Homme, l’Union africaine, le secrétaire général des Nations unies, l’Union européenne, la Belgique et les États-Unis afin d’identifier les auteurs intellectuels et matériels de ces crimes abominables et de les sanctionner sévèrement. Aussi la plate-forme politique dit-elle trouver fondée la décision du gouvernement belge de ne plus coopérer avec les dirigeants congolais car « non seulement ils n’ont plus de légitimité pour diriger la RDC et engager le peuple congolais mais aussi parce qu’ils maintiennent le pays sous tension en sabotant délibérément l’Accord de la Saint-Sylvestre et en violant constamment les droits de l’homme et les libertés fondamentales ». Alors qu’elle a également exprimé « sa plus vive indignation face à la réaction épidermique et irresponsable des autorités congolaises qui se lancent dans des mesures de rétorsion contre le gouvernement belge ».

Attente des signaux forts pour décrisper le climat politique

Pour le G7, des millions des Congolaises et Congolais parmi lesquels près de tois millions, qui ont marché le 31 décembre 2017 et le 21 janvier, attendaient du président Joseph Kabila, à l’occasion de son interview du 26 janvier, des signaux forts pour décrisper le climat politique extrêmement tendu et explosif.

À en croire cette plate-forme, les Congolais attendaient notamment que le chef de L'État présente ses condoléances aux familles éprouvées et les excuses du gouvernement congolais pour les victimes causées par les forces de l’ordre pendant les marches, ainsi que l’annonce de la venue de la dépouille d’Étienne Tshisekedi et l’abandon des poursuites judiciaires contre Moïse Katumbi. Aussi, a souligné le G7, ces Congolais attendaient la libération immédiate des prisonniers politiques emblématiques tels que Jean-Claude Muyambo, Franck Diongo, Diomi Ndongala, Huit Mulongo et bien d’autres.

Selon le G7, le peuple attendait également la libéralisation des espaces médiatiques et la réouverture des médias injustement fermés, la fin du dédoublement des partis politiques, le libre exercice des activités politiques par tous, notamment le droit de manifester et la liberté des mouvements, la restructuration de la Céni, la confirmation par le chef de l’État qu’il ne briguera pas un troisième mandat comme l’exige la Constitution…« De tout cela, rien n’a été évoqué. Encore une fois, le président Joseph Kabila n’a pas été au rendez-vous de l’histoire », a regretté la plate-forme de l’opposition, qui ne s’est pas dite surprise, tout en rappelant les conditions de départ des partis qui la composent de la majorité au pouvoir.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: le président en exercice du G7, Pierre Lumbi Okongo

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