Manifestations anti Kabila : les membres du CLC contraints à la clandestinité

Samedi 20 Janvier 2018 - 16:00

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Cinq des huit responsables du Comité laïc de coordination (CLC) sont sous le coup d’un mandat d’arrêt émis contre eux par le Parquet général de la République.

Le Pr Ndaywel et les autres membres du CLC, un collectif proche de l’Église catholique, ne sont presque plus visibles à Kinshasa. Ils se montrent de plus en plus discrets, eux qui, il y a peu, défiaient l’autorité publique à travers les conférences qu’ils multipliaient pour sensibiliser l’opinion à leur action. À la base du profil bas adopté ces derniers temps par les animateurs de cette structure quasi révolutionnaire, les mandats d’arrêt émis contre eux par le Parquet général de la République. Plusieurs sources judiciaires contactées à ce sujet ont, en effet, confirmé l’émission des mandats d’amener contre cinq des huit responsables du CLC.

Une situation qui était prévisible lorsqu’on considère les attaques virulentes dont ont été l’objet le Pr Ndaywel et ses amis au lendemain de la marche réprimée du 31 décembre 2017 par les forces de l’ordre. Dans ses envolées contre le collectif, le porte-parole du gouvernement l’avait même traité d’une structure fantôme, sans adresse fixe et non reconnue légalement. Et pourtant, d’après l’épiscopat catholique, le CLC a une base légale et est même reconnu par le Vatican. Alors que le dernier Conseil des ministres avait accusé la hiérarchie de l’Église catholique des tentatives subversives contre les intérêts nationaux, il était clair que le CLC, en tant qu’initiateur de la manifestation du 31 décembre, n’allait pas échapper aux représailles. Aujourd’hui, on y est presque.

Les animateurs du CLC se terrent désormais à Kinshasa et seraient sous la protection discrète de la Mission des Nations unies au Congo (Monusco), selon certaines indiscrétions. Appelés le 19 janvier  par le vice-gouverneur de Kinshasa, Clément Bafiba, pour une séance de travail en rapport avec la marche du 21 janvier, les membres du CLC ont décliné l’invitation, redoutant d’être arrêtés par les services de sécurité qui sont à leurs trousses. Pour eux, il s’agissait là d’un guet-apens bien ficelé par l’autorité urbaine, en complicité avec les services de renseignement.

Pour en revenir au fameux mandat d’arrêt adressé à leur encontre, il est dit que le motif leur serait communiqué sur place. Mais l’on croit savoir qu’il est en lien étroit avec les dernières manifestations anti Kabila qui ont failli tourner à l’émeute tant à Kinshasa qu’à l’arrière-pays. Leur dernier appel en date pour la marche pacifique du 21 janvier n’a fait qu’exacerber la colère des autorités face à des gens qui, apparemment, ne semblent écouter que la voix de leur propre raison.     

Outre l’exigence de l’application intégrale de l’accord de la Saint-Sylvestre avec notamment la mise en œuvre de mesures de décrispation politique, les responsables de ce comité (dramaturge, professeurs d'université, activistes...) demandent au président Joseph Kabila de déclarer publiquement qu'il ne sera pas candidat à un troisième mandat comme le prévoit la Constitution.

Alain Diasso

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