Afrique : la BAD et la BM convergent dans leurs prévisions de croissance

Samedi 20 Janvier 2018 - 12:25

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Dans son rapport 2018 de plus de deux cent pages, la Banque africaine de développement (BAD) table sur une croissance de 4,1% cette année et 4,7 % en 2019. Si les chiffres ne sont pas les mêmes avec ceux de la Banque mondiale (BM) qui parlent d’une progression à 3,2 % en 2018, l’on note tout de même une convergence de vues dans la tendance de leurs perspectives économiques africaines au cours des deux prochaines années.

Que faut-il retenir de 2017 ? D’abord, il s’agit d’une année marquée par la poursuite de l’embellie qui a débuté en 2016 après la crise survenue dans la seconde moitié de l’année 2015. La BAD note que tous les pays africains vont connaître un rétablissement de leurs économies respectives en 2018. L’on est passé d’une moyenne africaine de 2,2 % en 2016 à 3,6 % l’année suivante. Cette meilleure santé est le fruit d’une tendance positive de la conjoncture internationale marquée par un « net redressement » des cours de matières premières. Sur ce point, la BM partage entièrement la réflexion tout en insistant sur le fait que cette accélération tant attendue dépendra non seulement du raffermissement des prix des produits de base, mais également de la mise en œuvre effective des réformes.

Pour sa part, la BAD s’est contentée de saluer les politiques de plusieurs pays de la région qui ont permis de mettre en œuvre des stratégies de substitution des importations et de répondre à une augmentation soutenue de la demande intérieure, ainsi que les améliorations notables dans le secteur de la production agricole. Brisant cet élan d’optimisme, la BM se montre plutôt prudente en présentant quelques risques de frein à la croissance, notamment la baisse éventuelle des prix des produits de base, une augmentation plus forte que prévu des taux d’intérêt mondiaux et des mesures insignifiantes pour améliorer la dynamique de la dette.

L’Afrique de l'est, la locomotive de la croissance africaine

Selon la BAD, l’est de l’Afrique constituera la locomotive de la croissance africaine. Elle établit sa projection à 5,9 % en 2018 et un peu plus de 6 % en 2019. Cette partie de la région va enregistrer une intensification des investissements publics dans le secteur des infrastructures. Des pays comme Djibouti et l’Éthiopie vont se démarquer dans la sous-région. Parmi les secteurs qui stimuleront cette économie, il y a l’agriculture bien entendu et les activités manufacturières. Les deux secteurs vont finalement booster l’ensemble de l’économie de la région.

Après l’Afrique de l'est, il y a l'Afrique du nord qui affichera le deuxième plus fort taux de croissance. Il passera ainsi de 5 % en 2017 à 5,1 % en 2018, avant de redescendre à 4,5 %. Le retour en force du pétrole libyen sur le marché mondial et la redynamisation de l’économie égyptienne vont jouer un rôle considérable dans la recrudescence de cette croissance de la sous-région. Toutefois, l’on note une certaine décélération de la croissance à l’horizon 2019.

L’Afrique de l’ouest vient en troisième position, avec une croissance qui devrait s’établir à 3,6 % en 2018 et 3,9 % en 2019. Si le géant pétrolier nigérian va tirer la croissance, d’autres pays non pétroliers et miniers a priori, dont la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Sénégal, vont jouer un rôle non négligeable dans la sous-région.

Enfin, l’Afrique centrale vient à la quatrième place pour la performance au cours de l’année 2018. Le Congo Brazzaville va afficher une croissance modérée mais suffisamment forte pour stimuler la croissance économique de la sous-région. L’on parle de 2,6 % en 2018 et 3,4 % en 2019. L’Afrique australe, quant à elle, ferme la marche. La sous-région s’en tire avec une croissance de 2 % en 2018 et 2,4 % en 2019. La BAD explique cette faible performance par la baisse de la croissance du géant de la sous-région, en l’occurrence l’Afrique du Sud, qui produira des effets collatéraux désastreux sur les pays voisins.

Laurent Essolomwa

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