Diplomatie : Didier Reynders chahuté à KinshasaLundi 27 Novembre 2017 - 17:15 Venu inaugurer le nouveau bâtiment de l'ambassade de Belgique dans la capitale congolaise, le vice-Premier ministre de ce pays, chargé des Affaires étrangères, s'est fait huer, le 27 novembre, par un groupe de jeunes « lumumbistes » qui tiennent la Belgique pour responsable de l’assassinat du tout premier Premier ministre congolais. Journée chaude et fortement agitée que celle qu’a vécue à Kinshasa Didier Reynders. La visite du vice-Premier ministre belge des Affaires étrangères, communiquée la veille par l’ambassade de la Belgique en République démocratique du Congo (RDC), est passée presque inaperçue contrairement aux usages. L’officiel belge, venu expressément mettre en service la nouvelle ambassade de son pays érigée sur le prolongement du boulevard du 30-Juin, n’a pas eu droit à un accueil digne et amical de la part des autorités congolaises. Et d’ailleurs, les membres du gouvernement ont brillé par leur absence à la cérémonie inaugurale du nouveau bâtiment de l’ambassade belge. Mis à part un groupe d’opposants parmi lesquels Vital Kamerhe et Félix Tshisekedi, aucune trace d’un représentant des institutions nationales si ce n’est le gouverneur de la ville de Kinshasa, André Kimbuta, obligé d’y être pour sauver les meubles. Le message que les autorités congolaises voulaient faire passer à travers ces absences était facile à décrypter, à savoir que l’homme d’État belge n’était pas le bienvenu. Comme si cela ne suffisait pas, une meute des jeunes gens hystériques, encadrée par la police et scandant des slogans et chants hostiles à la Belgique, a fait irruption aux abords de l’ambassade. Calicots et banderoles à portée de main, ces jeunes ont tout fait pour perturber la cérémonie. Apparemment, ils auraient reçu la consigne de ne pas laisser Didier Reynders achever son discours. Téméraire et imperturbable, l’officiel belge est allé jusqu’à la fin de son adresse, faisant fi du boucan et du chahut dont il a été l’objet de la part des manifestants exigeant curieusement le corps de Lumumba. « Nous disons non à la Belgique, non aux Belges dans notre pays, ce sont eux qui ont assassiné Lumumba », scandaient-ils. Les jeunes manifestants ont accusé l'ancienne Métropole, à travers son ministre présent à Kinshasa, d'avoir participé à l'assassinat de Lumumba et fait disparaître sa dépouille. Dans son discours, Didier Reyndrs a déclaré que son pays « ne soutient aucun courant politique en RDC, mais plutôt les soutient tous ». Et d’ajouter que l’impasse actuelle ne peut être résolue que par des élections libres et transparentes. Il a posé pour préalable le rétablissement de la confiance par un calendrier électoral crédible et un processus électoral permettant à tous de participer de manière équitable et d’exprimer leurs opinions librement. Alain Diasso Légendes et crédits photo :Des jeunes manifestant devant la nouvelle ambassade de la Belgique Notification:Non |