Changements climatiques: le défi demeure à nouveau dur à relever

Lundi 20 Novembre 2017 - 10:45

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Au terme de deux semaines de négociations sur la mise en place de l’accord de Paris sur le climat qui se sont tenues à Bonn, en Allemagne, dans le cadre de la Conférence des parties, la COP23, première « COP du Pacifique », s’est clôturée le 17 novembre sur un goût d’inachevé.

 

COP23 Navette gratuite entre Bula Zone des conférences et Bonn Zone des stands d' expositionsAprès Paris, la dynamique collective sur le climat tarde à se relancer. En Allemagne, certes les négociations ont avancé sur certains fronts et ont posé les bases d’un dialogue pour espérer gagner plus d’ambition en 2018. Et pourtant, dans les couloirs de la Convention climat, le 17 novembre, à Bonn, les négociateurs attitrés n’ont pas tous joué leur partition.

La frustration était notoire même si quelques progrès sont également à constater sur les thématiques qui touchent les populations vulnérables. Mais cela demeure insuffisant face à l’urgence climatique que le président congolais, Denis Sassou N’Guesso, a rappelée lors de ses deux interventions en déclarant solennellement à la tribunel’adhésion « du Congo au processus REDD+ traduisant ainsi la volonté constante de préserver les forêts au bénéfice de l’humanité tout entière ».

Que ce soit sur le manuel d’application de l’accord de Paris ou sur l’incontournable question des financements, la présidence fidjienne s’est heurtée au manque de volonté politique des pays membres. Malgré de beaux discours, la majorité d’entre eux est venue les mains vides et n’a pas apporté l’énergie politique nécessaire pour rehausser les engagements.

De l’avis des observateurs, la bonne nouvelle de cette quinzaine est la série d’avancées sur l’agriculture et la sécurité alimentaire concernant les droits des peuples autochtones et sur l’égalité de genre. Il y a également « les acquis » de cette COP, comme l’organisation du dialogue dit de « Talanoa » qui doit permettre aux États d’accroître leurs ambitions pour tenter de contenir le réchauffement climatique sous les 2 °C.  « La structuration de ce dialogue, sous l’impulsion des îles Fidji, est une avancée significative », a confirmé Henri Waisman, de l’Institut du développement durable et des relations internationales.

Au-delà de reconnaître simplement que les changements climatiques affectent directement la vie de nombreuses populations, les Etats ont enfin pris leurs responsabilités en créant des espaces de discussions ou des plans d’action dédiés à la multiplication des catastrophes naturelles, la reprise à la hausse des émissions de gaz à effet de serre mondiales (+ 2 % en 2017) ou l’inquiétude sur une sixième extinction de masse.

Les pays riches ont raté une occasion de démontrer leur solidarité envers les populations les plus pauvres et de respecter l’objectif de 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. Des engagements auraient été également indispensables pour soutenir les populations victimes des conséquences inévitables des changements climatiques.

Sur ce point aussi, cette COP du Pacifique se termine sur un goût d’inachevé. On constate que malgré l’état d’urgence climatique, ses conséquences géopolitiques et son risque de déstabilisation massive, les égoïsmes nationaux priment encore sur la nécessaire solidarité planétaire. La France doit maintenant donner les gages concrets d’une politique de transition écologique ambitieuse en se libérant des énergies du passé : le nucléaire et les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon). Son président, Emmanuel Macron, a souhaité organiser le sommet « Onet Planet Summit » le 12 décembre, à Paris.

Pour ne pas se résumer à un nouvel affichage sans lendemain, de nouveaux engagements doivent être pris. Nous attendons le doublement de l’objectif de financements pour l’adaptation de la France d’ici à 2022 et la fin des soutiens aux énergies fossiles.

Du côté de l’Afrique, l’état d’urgence climatique passe par la 3e commission à savoir, la mise en place du Fonds bleu pour le Bassin du Congo. Le 15 novembre, le chef de l’Etat Denis Sassou N'Guesso a rappelé la nécessité d’agir au plus vite pour ce projet, « déjà sur les bons rails ». 

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : COP23 Navette gratuite entre Bula, zone des conférences, et Bonn, zone des stands d' expositions Crédit photo : Marie Alfred Ngoma

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