Inhumation d’Etienne Tshisekedi : l’UDPS s’en remet à Joseph Kabila

Samedi 4 Novembre 2017 - 11:37

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Cela fait près de neuf mois que l’opposant historique est décédé à Bruxelles et sa veuve, Marthe Tshisekedi, ne se lasse pas de se battre pour que son défunt époux soit enterré dans son propre pays. Cependant, elle est encore loin d’obtenir gain de cause…

Etienne Tshisekedi est décédé le 1er février à Bruxelles, en Belgique, des suites d'une embolie pulmonaire. Sa veuve continue à porter le deuil. Selon le rituel kasaïen auquel elle est rattachée de part ses origines, elle est soumise à certaines restrictions jusqu’à l’inhumation de son mari. Ce qui explique la « petite vie » qu’elle mène depuis lors dans la capitale belge, loin des regards indiscrets, presque marginalisée et esseulée. C’est cela la coutume, dit-on. Entre temps, le temps s’égrène et sa souffrance ne fait que se corser sans espoir d’une délivrance à court terme. Une délivrance qui, pour elle, passe nécessairement par le rapatriement de la dépouille de son mari suivi de son enterrement sur la terre de ses ancêtres. Il s’avère qu’on est encore loin de cette perspective eu égard à la polémique née autour du rapatriement du corps de « lider laximo ».

A l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), une espèce de résignation face à la situation actuelle tend à s’installer dans le chef de quelques responsables. Le bagout qui les avait caractérisés, aux premières heures du décès de leur mentor, s’est effiloché au fil du temps. Les revendications et autres requêtes sont formulées désormais à voix basse, sans grande pompe. Presqu’au bord des larmes, un des cadres n’a pas versé dans la dentelle pour supplier le chef de l’Etat, seul capable à ses yeux de délier le nœud gordien. « Je m’adresse directement au président de la République pour qu’il facilite la tâche à cette veuve de trouver l’opportunité d’enterrer le corps de son mari », a indiqué Augustin Kabuya lors d’un point de presse le 3 novembre.

Le porte-parole de l’UDPS  veut qu’on mette un terme à la souffrance qu’endure Maman Marthe, la veuve Tshisekedi, tout en s’interrogeant sur la nature du blocage actuel dès lors qu’un site avait déjà être trouvé dans la périphérie kinoise, précisément à Nsele, pour que le corps du défunt soit mis en terre. Nonobstant le compromis ainsi trouvé entre la famille du défunt et le gouvernement, le statu quo persiste assorti, cette fois-ci, d’incertitudes quant au rapatriement à brève échéance de la dépouille toujours gardée au frais dans un funérarium en Belgique. « L’UDPS ne bloque rien. Le parti avait désigné des gens pour travailler avec la famille politique de Joseph Kabila. Tout a été fait. Le problème est à leur niveau », a affirmé le porte-parole de l'UDPS.  

Tout, aujourd’hui, semble se cristalliser autour de l’existence d’un prétendu communiqué conjoint que les parties prenantes aux discussions s’étaient convenues de signer pour fixer la date du rapatriement et le lieu d’exposition de la dépouille. Fictif d'après le gouvernement et réel selon l'UDPS. Le compromis trouvé notamment autour du lieu de sépulcre, précisément dans une concession familiale à Nsele, s’est finalement limité à un simple effet d’annonce, sans aucune concrétisation. Comme quoi, la veuve Tshisekedi n’a qu’à prendre son mal en patience….    

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Maman Marthe à côté de son défunt mari, Étienne Tshisekedi

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