CEEAC et EAC : vers l'opérationnalisation de la Commission climat pour le Bassin du Congo

Lundi 2 Octobre 2017 - 17:45

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Les ministres de l’Environnement et de l’Economie de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est(EAC) se réunissent à Brazzaville du 3 au 5 octobre pour accélérer l’opérationnalisation de la Commission climat pour le Bassin du Congo, le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo et le Fonds pour l’Economie verte en Afrique centrale. 

La conférence, placée sous le haut patronage du chef de l'Etat congolais Denis Sassou N’Guesso, président de la Commission climat pour le Bassin du Congo, se penchera également sur l’adoption de la position commune des Etats face à la COP23 prévue du 6 au 17 novembre à Born, en Allemagne.

L’organisation de la conférence de Brazzaville s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de plusieurs outils politiques tant au niveau sous-régional, continental et international. Le but est d’activer la mise en place de la Commission climat pour le Bassin du Congo à travers la relance des activités de plusieurs outils opérationnels déjà créés, comme le Fonds pour l’économie verte en Afrique centrale. Il est également attendu la création de nouveaux outils ou le lancement de nouvelles activités à intégrer dans le système existant sur la lutte contre les changements climatiques dans les deux sous régions.

Un enjeu pour le Fonds bleu pour le Bassin du Congo

Parmi les outils en création, la mise en œuvre du Fonds bleu pour le Bassin du Congo, aussi bien en Afrique centrale qu’en Afrique de l’Est, constitue l’un des objectifs essentiels de la Conférence de Brazzaville.  Comme le souligne le programme, le projet de création de ce Fonds bleu est attendu à Brazzaville, deuxième étape de l’opérationnalisation de la Commission climat du Bassin du Congo après la phase d’Oyo, au nord du Congo, qui avait lancé son processus de création en mars 2017.

Initiative impulsée par Denis Sassou N’Guesso, le Fonds bleu pour le Bassin du Congo est un outil d’intégration régionale couvrant les Etats membres de la CEEAC et de la Communauté de l’Afrique de l’Est, deux des huit Communautés économiques régionales (CER) de l’Union africaine (UA). Le Mémorandum d’accord pour sa création était signé à Oyo par 12 Etats des deux communautés. Pour accélérer son processus d’opérabilité, la Conférence de Brazzaville se penchera sur le projet du budget destiné au fonctionnement de son Unité de démarrage, et sur celui du Fonds pour l’économie verte en Afrique centrale.

« Institutionnaliser la Conférence de Brazzaville »

Plusieurs projets validés lors des précédentes réunions seront adoptés à Brazzaville. Les deux communautés et toutes les parties prenantes doivent parvenir, en effet, au développement des Etats, à la diversification de leur économie, au développement des entreprises, à la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie des populations. Ces actions, explique-t-on, visent également à inciter le développement de l’intégration africaine et régionale, le développement de la coopération CEEAC-EAC, ouvrant la voie à la coopération inter communautés recherchée par l’UA pour accélérer la transformation structurelle de l’économie du continent.

Parmi ces projets figure « l’institutionnalisation de la Conférence des ministres de la CEEAC et de la Communauté de l’Afrique de l’Est sur le Fonds bleu pour le Bassin du Congo ». Il s’agit également des projets et programmes sectoriels pour le développement de l’économie bleue. A Brazzaville, les ministres de l’environnement et de l’économie des deux communautés et les parties prenantes procéderont à la création de deux centres d’excellence de recherche, de formation et d’innovation. Le premier devra porter sur la Finance bleue, à intégrer dans une structure existante en Afrique de l’Est, et le second, qui aura pour siège l’Afrique centrale, concernera la Finance verte.

D’autres projets à définir, la liste actualisée des programmes sectoriels pour le développement de l’économie verte en Afrique centrale et l’agenda des activités conjointes des pays de la CEEAC et de la Communauté de l’Afrique de l’Est à la COP23.

Denis Sassou N’Guesso et la position commune de l’Afrique face à la COP 23

La 23ème Conférence des Parties (COP23) à la Convention cadre des Nations unies sur les changements climatiques à la particularité d’être organisée après la 22e COP qui a eu lieu à Marrakech, au Maroc, en novembre 2016, dans un contexte de l’entrée en vigueur de l’Accord de Paris adopté lors de la COP21. Cet accord dit historique marquait la fin d’un long processus de négociation d’un accord universel après l’échec de Copenhague en 2009.

A l’image des deux précédentes, les enjeux de la COP 23 sont nombreux et pluridisciplinaires (politiques, diplomatiques, institutionnels, techniques et financiers) destinés à accélérer l’opérationnalisation de l’Accord de Paris dont l’entrée en vigueur est prévue après 2020. D’une façon générale, les négociateurs vont aborder l’opérationnalisation de plusieurs outils.

Dans cette dynamique, les chefs d’Etat et de gouvernement africains devront affirmer la volonté du continent « de prendre en main son destin, de parler d’une seule voix et d’unir ses forces pour lutter contre le dérèglement climatique et renforcer sa résilience ».

Une position commune que la Conférence de Brazzaville devra préparer dans l’esprit de la Déclaration de Marrakech issue du « Sommet africain de l’action en faveur d’une co-émergence continentale », organisé en marge de la COP 22. C’est dans ce même cadre que les chefs d’Etat avaient décidé de la création de trois commissions climat : région du Sahel, du Bassin du Congo et Etats insulaires. Celle du Bassin du Congo a été placée sous la présidence de la République du Congo.

Pour le Congo, la COP 23 revêt une grande importance en ce qu’elle va permettre au président Denis Sassou N’Guesso, président de la Commission climat pour le Bassin du Congo de l’UA, créée le 16 novembre 2016 à Marrakech, de présenter à la communauté internationale les outils visant le fonctionnement de ladite commission.

Plusieurs institutions et organismes prennent part à la Conférence de Brazzaville. On peut citer le secrétaire général de la CEEAC, le secrétaire général de la Communauté de l’Afrique de l’Est, la Commission de l’UA en charge de l’Agriculture et du Développement rural, la coordination du Comité des chefs d’Etat et de gouvernement sur les changements climatiques, les représentants du Groupe africain des négociateurs, la présidence de la Conférence des ministres africains de l’Environnement (CMAE), le président de la COP 22, les représentants des organisations spécialisées de la CEEAC, etc. 

Quentin Loubou

Légendes et crédits photo : 

1- la créa graphique de la Conférence de Brazzaville 2- Denis Sassou N'Guesso a Oyo, lors du processus de création du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo

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