Évaluation du processus électoral : la tripartite CNSA-gouvernement-Céni attendue à KanangaJeudi 24 Août 2017 - 17:27 Le verdict de cette réunion est attendu de pied ferme au sein de la scène politique, surtout du côté du Rassemblement/Limete où toute perspective de report des élections cette année est d’ores et déjà rejetée. Sauf changement, c’est du 27 au 30 août que la tripartite gouvernement-Conseil national de suivi de l‘accord (CNSA)-Céni, élargie aux experts des partis politiques et de la société civile, est censée se tenir à Kananga avec, pour principal enjeu, l’évaluation de manière consensuelle du temps nécessaire pour le parachèvement du processus électoral. Cette rencontre entre ces trois institutions phares sur lesquelles reposent les espoirs des Congolais, de plus en plus perplexes quant à l'avenir politique immédiat de leur pays, est de tous les enjeux. Car du verdict qui sanctionnera ces discussions dépendront la suite du processus électoral. Il sera question de faire l’état des lieux du processus électoral dans son ensemble en relevant les avancées ainsi que les difficultés rencontrées pour mieux projeter la suite. La démarche entre dans la ligne droite de l’application du compromis politique de la Saint- Sylvestre conformément à son point IV. Les aspects sécuritaires, juridiques, financiers, politiques, techniques et logistiques seront passés au crible par les participants et, à la fin, il sera question de poser les prémisses du calendrier électoral réaménagé. Et c’est à la lumière des conclusions qui découleront de ces travaux que l’option de reporter ou non les élections sera levée. Les consultations préliminaires entre parties prenantes ont déjà commencé à Kinshasa à l’image de la dernière entrevue entre Joseph Olenghankoy et Corneille Naanga respectivement présidents du CNSA et de la Céni. Dans tous les cas, l’option d’une rallonge ouvrant sur une transition est à envisager étant entendu que les dès sont déjà jetés quant à l'impossibilité de tenir l’échéance de décembre 2017 pour l‘organisation des élections en raison des contraintes financières, logistiques et législatives. Là où les choses se compliquent, c’est par rapport aux attentes de l’opposition radicale incarnée par le Rassop/Limete qui menace d’ameuter la rue dans l'hypothèse d’un report des élections. Cette frange de l’opposition tient mordicus à la tenue des élections d’ici fin 2017, à défaut privilégier la présidentielle moins contraignante selon elle, avec une seule circonscription électorale. Une piste difficile à arpenter pour la Céni qui paraît mettre déjà le cap vers un report des scrutins étant entendu qu’il y a encore la population du Kasaï qui représente 10% de l’électorat à enrôler. Si l’on tient compte du fait que les opérations d’identification des électeurs dans cette province doit également durer 90 jours comme toutes les autres provinces, il va sans dire qu’on sera déjà à quelques encablures du mois de décembre. La Céni ne bénéficiera donc pas d’assez de marge de manœuvre pour évaluer de concert avec le CNSA et le gouvernement, ce que sera la suite. Aussi, pour prévenir tout risque de trouble pouvant résulter d’éventuelles frustrations, l’évaluation à mi-parcours de cette fin de semaine tombe à point nommé pour préparer les esprits en fonction d’un report programmé des élections. Et l’on attendra sans doute la fin de l’enrôlement des électeurs au Kasaï pour espérer la publication du calendrier électoral. Au Rassop/Limete où l’on n’accorde aucun crédit à ce qui va se passer à Kananga, la tendance est de laisser faire. Certainement que le jugement de la tripartite servira d’élément de base au discours que tiendra le Rassop /Limete lors de son meeting du 3 septembre prochain. On en saura un peu plus sur ce que projette cette plate-forme de l’opposition en rapport avec la suite du processus électoral.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :Une électrice dans un bureau de vote Notification:Non |