Internet : nouvelle restriction d’accès aux réseaux sociaux

Mardi 8 Août 2017 - 17:05

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Tout en dénonçant cette pratique jugée peu démocratique, l’Association des médias en ligne de la RDC (MILRDC) pense qu’il s’agit là d’une entrave au travail journalistique dans son ensemble et une privation de droits d’accès à l’information.

Les observateurs avertis savaient que la vague Bundu-Dia Mayala, qui avait déferlé le 7 août sur Kinshasa et une partie du Kongo central causant au passage de nombreuses victimes - une douzaine selon la police -, n’allait pas être sans conséquence sur le plan sécuritaire. Au nombre des dispositions prises pour prévenir ces genres de dérapages avec, à la clé, la désinformation qui l’entoure du fait de l’utilisation abusive des réseaux sociaux, l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications du Congo (ARPTC) vient, par le biais de son président, d’en restreindre l’accès. C’est en tout cas ce qui ressort de la correspondance qu’Oscar Manikunda vient d’adresser, au lendemain des manifestations de lundi, aux opérateurs de télécoms, fournisseurs d’accès Internet. Ces derniers sont instruits dorénavant, au nom du maintien de l’ordre public, « de limiter au strict minimum la transmission des images pour faire face à l’usage abusif des réseaux sociaux ».

Orange (un des principaux provider en RDC) autant que les autres opérateurs du secteur sont astreints à prendre, à cet effet, des « mesures techniques préventives » pour rencontrer la préoccupation exprimée par l’ARPT, à savoir limiter l’accès aux réseaux sociaux ainsi que les partages des fichiers multimédias. La mesure a pris effet dès le mardi 8 août aux petites heures de la matinée. De nombreux internautes ont, en effet, constaté des perturbations dans la transmission des données via les réseaux sociaux. Facebook, Twitter, Whatsapp, Instagram, Viber, Google+, Skype, Tagged, Badoo, Myspace, Youtube, Buzznet, Meetup Snapfish, Imo et autres étaient inopérants pendant de longues heures. La situation pourrait perdurer jusqu’à ce que l’ARPTC décide de la levée de la mesure. Cette restriction n’est pas totale et toucherait essentiellement les réseaux sociaux, apprend-on.

Cependant, tous ceux qui avaient pris soin d’installer la veille sur leurs mobiles, peu avant la restriction effective, les VPN gratuits, ces réseaux virtuels privés qui permettent de contourner la censure, continuent de se connecter aux réseaux sociaux sans problème. Ce n’est pas la première fois que l’autorité de régulation recourt à ces genres de pratiques qui privent de nombreux concitoyens de leur droit à l‘information. Du côté des utilisateurs, la grogne gagne de plus en plus les esprits face à ce qui passe pour une démarche antidémocratique.

Cette mesure, note-on, aura à coup sûr un coût sur la mobilisation des recettes publiques lorsqu’on sait que les télécommunications interviennent en ordre utile, après les mines, dans le budget national à des proportions significatives. Tout en réaffirmant son attachement au respect de la Constitution et des droits humains qui garantissent le droit à l’information, la MILRDC pense qu’il s’agit là d’une entrave au travail journalistique dans son ensemble et une privation de droits d’accès à l’information. Dossier à suivre.  

Alain Diasso

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