Pénurie des devises : le gouvernement se rabat sur les entreprises minières étrangères

La situation socioéconomique délétère du pays n’augure pas, à court terme, une lueur d’espoir. La pénurie des devises étrangères participe avec son corollaire, la dépréciation du franc congolais, à la crise qui frappe de plein fouet la RDC qui a bien du mal à s’en sortir. Il faut trouver impérativement des devises pour combler le gouffre financier qui s’est déclaré dans le système économique du pays avec, à la clé, une récession dangereuse et même périlleuse. Comment sortir du gouffre ? Interpellé, le gouvernement est allé jusqu’à exhumer une disposition du Code minier promulgué en 2002 longtemps ignorée. Celle-ci oblige les opérateurs miniers œuvrant en RDC de faire rapatrier, par le circuit bancaire, 40% des revenus bruts en devises étrangères de leurs exportations.

C’est à la faveur de la deuxième édition de la « semaine de la RDC » qui s’est tenue au Haut Katanga que Joseph Kapika (ministre d'Etat  chargé de l'Economie) a, dans son discours de clôture, rappelé cette disposition dont l’application pourrait s’avérer une source supplémentaire d’entrée des devises en RDC. Le ministre a, en présence de près de mille cinq cents représentants d'entreprises minières, martelé sur cette disposition légale obligeant ainsi les entreprises minières étrangères de rapatrier 40% des recettes issues de leurs exportations pour combler le manque de devises. "Je viens d'être instruit par le chef de l’État de demander aux opérateurs miniers implantés au pays l'obligation de rapatrier conformément à la loi 40% de bénéfice sur toute exportation de minerais", a déclaré  Joseph Kapika. Le ministre a averti que les entreprises qui ne respecteront pas cette disposition subiront les rigueurs de la loi.  

Rappelons que depuis le début de l'année 2016, la situation des finances publiques du pays n'a cessé de se détériorer avec la baisse des prix des matières premières sur les marchés mondiaux alors que le cuivre et le cobalt extraits en RDC représentent 80% des recettes d'exportation. Avec cette mesure, l‘on ose croire que les caisses de l’Etat seront renflouées en devises étrangères et que dans les banques congolaises, les ressources en devises vont augmenter.