Coopération : les donateurs se détournent de l’AfriqueMercredi 12 Avril 2017 - 19:38 L’Organisation de coopération et de dévelopement économique (OCDE) s’est dite consternée par la tendance baissière de l’Aide publique bilatérale versée par les pays membres du Comité d’aide au développement (CAD), structure regroupant les plus importants bailleurs de cette institution. Une situation inacceptable, a-t-elle expliqué, d’autant qu’elle est la conséquence logique des engagements non tenus de certains pays du CAD. En 2016, les crédits cumulés vers l’Afrique se sont établis en moyenne à 27 milliards de dollars américains USD, dont 24 milliards pour la région subsaharienne. C’est un retour à la situation qui a prévalu dans la période 2000 à 2009, soit 25 milliards de dollars américains USD. Preuve d’une baisse inquiétante, ces crédits ont représenté en moyenne 30 milliards de dollars américains USD pendant la période 2010-2014. On est bien loin de la hausse des 42 % de l’aide publique au développement en faveur de l’Afrique dans la période 2004 à 2010, avec une enveloppe qui est passée de 24 à 34 milliards d’Euros. Autre motif d’inquiétude, cette révision à la baisse arrive au moment où l’aide publique au développement dans sa grande diversité, c’est-à-dire les projets bi-multilatéraux, la coopération technique, l’aide humanitaire et l’effacement de la dette, a connu une forte croissance dans toutes les zones bénéficiaires confondues. Dans l’ensemble, les pays du CAD ont débloqué 142 milliards de dollars américains USD dans le cadre de l’aide publique au développement, soit une hausse de 8,9 sur un an. L’une des causes de cette montée en puissance de l’aide est l’intervention de la communauté internationale en faveur des réfugiés. En tête des donateurs de l’Afrique, il y a toujours les habitués comme le Danemark, le Luxembourg, la Norvège, la Suède, le Royaume-Uni et même l’Allemagne. La tendance à la baisse de l'aide internationale se vérifie également en RDC. Au fil des années, le pays a réussi à mieux gérer les flux de la coopération au développement grâce à une collecte centralisée et une meilleure traçabilité. Certes, il faut signaler quelques contraintes persistantes dont les efforts à fournir en matière de systématisation des informations au sein de la Plate-forme de gestion de l’aide et des investissements (PGAI). Globalement, il y a eu une constante progression si l'on évalue l'aide dans la durée. Toutefois, il est important de relever les fluctuations au cours de la période 2000 à 2015. Les décaissements au titre de l’aide ont touché le milliard de dollar américain en 2006, voire les 2 milliards en 2012, le pic avant la chute. En 2015, l’aide s’est située à seulement 660 000 dollars américains USD. Et la baisse s’est accentuée davantage en 2016, avec la crise qui a affecté l’économie mondiale. Laurent Essolomwa Notification:Non |