Opposition : le Rassemblement pour une « transition sans Kabila »

Lundi 14 Novembre 2016 - 15:45

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Selon cette plate-forme,  la période transitoire devrait être écourtée au maximum pour passer le plus rapidement possible aux élections.

Le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement se montre toujours intransigeant dans ses revendications en rapport avec la fin du mandat constitutionnel du chef de l'État censé expirer d’ici le 19 décembre prochain. Ni la médiation tentée par les évêques catholiques encore moins la récente entrevue avec la délégation du Conseil de sécurité n’ont pu fléchir la prise de position du Rassemblement dont le credo se cristallise autour du départ de Joseph Kabila arrivé au terme de son mandat. Au demeurant, Étienne Tshisekedi et ses affidés pensent à l'idée d‘instaurer un régime spécial afin de pallier la situation inédite qui découlera de la mise en veilleuse de toutes les institutions de la République à mandat électif qui n’auront plus ni légalité ni légitimité à partir du 19 décembre. Ce régime, d’après le Rassemblement, «devra être convenu entre les parties congolaises, au cours d’un dialogue réellement inclusif de manière à cheminer vers l’organisation des élections conformes aux standards internationaux ».

Ce qui, en clair, veut dire que le Rassemblement est disposé à participer à un deuxième round du dialogue conforme à la Résolution 2277 du Conseil de sécurité et impliquant les deux protagonistes de la crise, à savoir le camp présidentielle élargi,  l’opposition ayant participé au dialogue et l’opposition représentée par le Rassemblement.   Concernant l’accord politique issu du dialogue du 18 octobre, le Rassemblement à qui l’on aurait proposé l’adhésion en échange du poste de Premier ministre, à en croire certaines indiscrétions, a réitéré son refus de signer ce texte qui viole la Constitution. Tout en s'accordant avec la majorité sur l’option d’une transition au regard de l’impossibilité d’organiser les élections cette année, le Rassemblement prône une période transitoire la plus courte possible censée déboucher sur la tenue des scrutins.

Mais cette transition, d’après Étienne Tshisekedi et ses pairs, devra se dérouler sans Joseph Kabila qu’ils tiennent pour principal obstacle au processus électoral en RDC. D’après des indiscrétions, le chef de l’État aurait acquiescé à quelques préalables du Rassemblement dans la perspective d’un compromis responsable avec cette importante plate-forme de l'opposition. En contrepartie, son maintien au pouvoir pendant la transition conformément à l’accord politique du 18 octobre devrait être arraché au Rassemblement qui aurait rejeté une telle approche.

Le Rassemblement n’a fait montre finalement, tout au long des consultations menées par la Cénco, d’aucune prédisposition à faire des concessions dans le sens de décanter la crise actuelle comme si cela n’était que l’apanage de la seule majorité, s’est plainte une source. Tout porte à croire que ce regroupement politique ne jure que sur le départ de Joseph Kabila à l’issue de son mandat qui prend fin le 19 décembre 2016. En définitive, tous les envoyés spéciaux des différents pays étrangers et africains qui ont eu à rencontrer  ÉtienneTshisekedi n’ont pas su le persuader quant à la perspective d’un glissement avec Joseph Kabila à la tête du pays.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Étienne Tshisekedi et quelques membres du Rassemblement

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