Affaires étrangères : les agents du ministère en grève

Samedi 12 Novembre 2016 - 17:44

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Ces fonctionnaires exigent le paiement de leurs primes et indemnité permanente équivalant à 5% de la production du ministère, soit deux millions de dollars par mois.

http://fr.africatime.com/sites/default/files/styles/large/public/photo-articles/2016/nov/ministere_affaires_etrangeres.jpg?itok=PxiJUhMgAu ministère des Affaires étrangères à Kinshasa, rien ne tourne. Tous les services sont paralysés depuis quelques semaines déjà par une grève qui ne faiblit pas. Bien au contraire, chaque jour qui passe voit les grévistes radicaliser leur mouvement au grand dam des demandeurs des passeports et autres services. « Même le service minimum est hors service », apprend-on. Préférant l’air libre à l'air conditionné de leurs bureaux, les agents postés souvent à l’entrée de leur bâtiment n’ont qu’un seul discours dans leur bouche : le paiement illico presto de leurs primes et indemnité permanente. Celles-ci équivalent, d’après des sources contactées sur place, à 5% de la production du ministère, soit deux millions de dollars par mois.

Là où le bât blesse, c’est que depuis 1998, ces sommes n’ont jamais été payées sans qu’aucune explication plausible ne rassure les agents quant à la volonté du gouvernement à décanter la situation. Bien au contraire, fait-on savoir, l’exécutif national paraît se complaire de la situation. Après avoir tenté une médiation au lendemain du déclenchement de la grève le 1er août avec le syndicat des diplomates, laquelle grève s’est terminée en eau de boudin sans engagement ferme de répondre aux exigences des grévistes, le gouvernement s’est depuis lors retranché dans un mur d’ivoire, ne pipant mot sur ce débrayage qui pourtant dessert l’État congolais.

D’où l’appel pressant des grévistes adressé au président de la République pour qu’il s’implique personnellement dans ce dossier. « Nous lançons un appel au président de la République pour voir l'ampleur de la grève et s'impliquer pour éteindre ce feu qui cause des préjudices énormes au pays », a réagi un des grévistes avant d’affirmer, à l’instar de ses collègues, être prêt à reprendre le service si le gouvernement lui payait ce qui lui est dû. Le millier d’agents qu’emploie le ministère des Affaires étrangères sont convaincus que leur argent est bloqué par le Premier ministre qui refuserait de donner le quitus pour que se fasse le décaissement. Le plus simplement du monde, ils lui demandent de « libérer » leur prime. Notons, par ailleurs, que les revendications des grévistes sont aussi d'ordre administratif (demande d’élévation en grade, reconnaissance du statut de diplomates pour certains fonctionnaires, etc.).

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le ministère des Affaires étrangères à Kinshasa

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