Accord de la Cité de l’UA : le G7 dénonce un acte sous seing privé

Jeudi 20 Octobre 2016 - 13:55

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Pour ce regroupement des partis politiques de l’opposition, cet compromis politique n’engage que la majorité présidentielle et ses alliés.

Dans la réaction du 18 octobre 2016 signée par le président Pierre Lumbi Okongo, sur l’issue du dialogue tenu à la Cité de l’Union Africaine (UA) et l’accord politique conclu par les participants, le Groupe des 7 partis politiques, membres du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement en RDC, a fait constater que ce compromis politique issu de ces assises est « loin d’apporter la solution fiable à la crise institutionnelle intentionnellement créée par la majorité au pouvoir » en RDC.

Pour le G7, en effet, ce dialogue national voulu inclusif dont le but était d’assurer l’organisation des élections crédibles, libres, transparentes et apaisées, qui s’est déroulé en l’absence notamment des forces politiques et sociales réunies au sein du Rassemblement et des représentants d’autres organisations significatives notamment la Cénco, a manqué au principe de l’inclusivité. « En conséquence, le G7 considère que l’accord issu de ce dialogue est un acte sous seing privé qui n’engage que la majorité présidentielle et ses alliés », a conclu cette plate-forme politique.

Respect de la Constitution et le principe l’alternance politique

Pour le G7, qui s’est, par ailleurs, dit profondément attaché au respect de la Constitution et au principe de l’alternance politique, le renvoi des élections présidentielle et législatives en 2018 est un mépris et une provocation à l’endroit du peuple congolais, souverain primaire, en vertu de l’article 5 de la Constitution. Selon ce regroupement politique, le report des scrutins présidentiels et législatifs ne justifient pas pour des raisons évidentes qui constituent en même temps, les faiblesses du compromis politique obtenu au dialogue de la cité de l’UA. Il est inconcevable, a fait constater le G7, qu’avec un fichier électoral fin prêt au 31 juillet 2017, la Céni mette 9 mois de plus à tourner en rond avant d’organiser les scrutins le 29 avril 2018. La plate-forme décèle également dans l’accord de la Cité de l’UA, le but inavoué de tirer en longueur et de rendre impossible l’organisation des élections. « Alors qu’on évoque des contraintes d’ordre technique, logistique et des délais dits incompréhensibles, il est curieux de voir que l’accord des participants prévoit la présentation par la Céni des budgets tendant à confirmer l’organisation concomitante de tous les scrutins présidentiel, législatif, provincial et les locales », ont souligné les 7 partis politiques.

La plate-forme de l’opposition s’étonne que le souvenir des morts et blessés graves des 19 et 20 septembre 2016 n’aient pas convaincu les participants à ce dialogue à tenir compte des dispositions pertinentes de la Constitution quant au délai impératif de 120 jours au maximum pour la convocation du corps électoral par la Céni en cas de report. Le G7 a aussi désapprouvé et condamné l’attitude du juge constitutionnel, « qui a préféré siéger irrégulièrement en violation de la Constitution et de son règlement intérieur pour autoriser arbitrairement la Céni de prolonger indéfiniment les délais de convocation du corps électoral pour la présidentielle ».

Pour les partis membres de ce regroupement politique, s’agissant de la gestion du pays pendant période dite intérimaire, il n’appartiendrait pas à un groupe d’individus réunis dans un  forum non inclusif de décider des missions et attributions des différentes institutions, d’autant plus que celles-ci sont prévues et étayées par la Constitution. Agir autrement, comme cela pourrait être le cas après le 19 décembre, a noté cette plate-forme politique, ne peut que relever d’un large consensus dans le cadre d’un vrai dialogue.

Mais, pour ces partis politiques qui se sont tout de même dits satisfaits que les participants des travaux de la Cité de l’UA se soient engagés, pour la période intérimaire, à ne pas revisiter l’article 220, pierre angulaire de la Constitution, en procédant à la révision constitutionnelle, ni en élaboration d'une nouvelle Constitution, ni même en organisant une quelconque référendum constitutionnel, pour assurer la crédibilité, la transparence et l’impartialité des élections à venir, tous les acteurs gestionnaires de cette période spéciale ne devront pas être éligibles aux scrutins présidentiel et législatifs.

Le G7, qui a réitéré sa détermination et sa disponibilité à s’impliquer activement dans un dialogue inclusif, transparent et impartial qui conduise à l’organisation des élections présidentielle et législatives crédibles dans les délais les plus courts, appuie, enfin, la mise en œuvre des conclusions du Conseil des ministres européens des Affaires étrangères adoptées le 17 octobre 2016. Ces partis politiques appellent la réunion du 27 octobre à Luanda, en Angola, de soutenir, sans équivoque, le peuple congolais dans sa lutte pour le respect de la Constitution et l’avènement d’une alternance démocratique pacifique.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Les leaders du G7

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