Euro-2016: l'Italie , les petits poucets et les fans irlandais au top; pelouses et hooligans, les flopsVendredi 24 Juin 2016 - 21:32 Des supporters irlandais en folie, des équipes surprises comme l'Islande, une Italie convaincante, mais aussi des pelouses en berne et le retour des hooligans: le premier tour de l'Euro-2016, qui s'est achevé mercredi, a été riche en images fortes. TOPS. Les supporteurs irlandais et nord-irlandais: Leurs vidéos font le buzz sur la Toile et les supporteurs irlandais sont devenus la coqueluche de l'opinion française: chants avec la police locale, berceuse pour un enfant dans un tram, aide pour changer le pneu d'un homme âgé et communion avec les autres supporteurs. Oui, les Irlandais font un carton en France, mais leur équipe se dresse désormais sur la route des Bleus. 'Will Grigg's on fire'Vous vous rappelez de vos étés à danser sur 'Freed from Desire', de Gala? Les supporters nord-irlandais s'en souviennent quant à eux très bien. Ils ont repris l'air du tube pop pour un hymne à la gloire de leur modeste avant-centre Will Grigg, qui va jouer en... D2 anglaise. Leur chanson, "Will Grigg's on fire" rentre aussi bien dans la tête que la version originale et a fait florès, déjà adaptée en "Vardy's on fire" par les supporters anglais ou "Gylfi (Sigurdsson)'s on fire" par les Islandais. En attendant "Robert (Lewandowski)'s on fire", "Morata's on fire" ou "Giroud's on fire", il faut en tout cas reconnaître aux supporters anglo-saxons un sacré sens de la fête. Les Gallois font des haies d'honneur à un couple de mariés, les Nord-Irlandais gratifient le Parc des Princes de chants extraordinaires, et les Irlandais chambrent gentiment la police française - 'Stand up for the french police!' (debout pour la police française, sur l'air du Go West des Pet Shop Boys). A mille lieux des images de violences urbaines qui ont donné le coup d'envoi de l'Euro, à Marseille. Les équipes que personne n'attendait Un Euro à 24 équipes? Mais le premier tour ne servira à rien! Qui n'a pas entendu ce constat avant le coup d'envoi de la compétition? Résultat, des matches serrés et indécis, des oppositions de style, et quelques surprises. Cinq sélections n'avaient jamais participé à un Euro: l'Albanie, l'Islande, le Pays de Galles, l'Irlande du Nord, la Slovaquie. Parmi celles-ci, aucune n'a terminé plus bas que la 3e place, avec mention spéciale pour les coéquipiers de Gareth Bale qui ont terminé en tête de leur groupe B, devant le rival anglais! La Slovaquie, l'Islande et l'Irlande du Nord disputeront elles aussi les huitièmes de finale. Sans parler de la Hongrie, sur qui personne ne comptait, ou sur l'Eire, qui se qualifie malgré sa présence dans une poule de la mort et affrontera la France en huitièmes. Le professeur Conte a donné la leçon La plus faible sélection italienne de l'histoire, soi-disant. Pas de grands joueurs, des cadres vieillissants, et un groupe de la mort avec notamment la si séduisante Belgique. En une prestation totalement aboutie au niveau collectif, l'Italie a fait taire toutes les critiques et renvoyé les Belges à leurs études. Cette démonstration tactique a été mise au crédit d'un homme, le sélectionneur Antonio Conte qui, s'appuyant sur l'impérial socle défensif de la Juventus Turin (Buffon, Barzagli, Chiellini, Bonucci), a construit un collectif pratiquement impossible à bousculer. "Président Payet" En France, on ne se permettrait pas de dire que Payet "est meilleur que Zidane". Ce sont les supporters de West Ham, que le Réunionais a comblé cette saison qui s'en sont chargé. Et alors que l'ancien Marseillais semblait indésirable chez les Bleus quelques mois plus tôt, c'est lui qui a offert à la France de battre la Roumanie en ouverture grâce à une frappe en pleine lucarne. L'artiste a encore marqué face à l'Albanie, et n'était pas loin de le faire face à la Suisse. Un rôle de meneur en pleine lumière qui n'est pas pour déplaire à cet esthète ombrageux. Le magazine tendance Society en fait sa Une "Président Payet, qui est donc le nouveau sauveur des Français ?" FLOPS Rectangles pas si verts A Marseille, la pelouse était "un désastre", pour le sélectionneur des Bleus, Didier Deschamps. A Lille, c'était "désolant". A Nice, c'est à peine un peu mieux, et le pré du Stade de France n'était pas non plus impeccable lors du match entre l'Allemagne et la Pologne. Face à la polémique, l'UEFA, accusée par la Société française des gazons (SFG) d'avoir "replaqué du gazon non compatible sur les stades de Marseille, Lille, Nice", a décidé de sévir en remplaçant la pelouse du stade Pierre-Mauroy par de l'herbe néerlandaise. Ce qui ne règle pas le problème des autres... 'Ibra' rate sa sortie Il est arrivé "comme une légende", il repart par la petite porte. Zero but, un tir cadré, l'ancien Parisien n'a pas réussi ses adieux à la sélection suédoise. A 34 ans, il prend sa retraite internationale après l'Euro et n'a toujours pas annoncé le nom de son futur club pour la saison prochaine. En règle générale, les buteurs n'ont pas été les stars de la phase de groupe. Parce qu'ils s'en ressentent de leurs saisons, souvent à rallonge? Ou bien plutôt parce que ce sont les défenses qui ont brillé, se montrant, pour la plupart, extrêmement fortes et bien en place ? Un retour des hooligans? La Russie a été éliminée dès la phase de groupes de l'Euro, et ce ne sera sans doute pas pour déplaire aux forces de sécurité: chaque match de la sélection sentait en effet le souffre depuis les graves violences qui ont opposé supporters russes et anglais à Marseille, au lendemain du coup d'envoi de la compétition. Certains fans russes n'ont pas été les seuls à diffuser un sentiment d'insécurité, puisque certains fans croates ont par exemple réussi à faire entrer dans les stades des pétards et des fumigènes. Mais eux entendaient protester contre la gestion de leur fédération, tandis que pour les Russes impliqués dans les violences de Marseille, l'objectif était de faire la preuve de leur supériorité dans un autre sport que le football: les 'fights' de hooligans. Camille Delourme Légendes et crédits photo :Irlandais, Nord-Irlandais ou Gallois, les supporteurs font souvent le spectacle autour des stades et dans les tribunes (DENIS CHARLET / AFP)
A l'image des Islandais, qui célèbrent leur qualification à l'issue de leur succès contre l'Autriche, les petites équipes font le boulot durant cet Euro (MARTIN BUREAU / AFP)
Les jardiniers s'affairent, mais les pelouses de cet Euro font débat (PHILIPPE HUGUEN / AFP)
Le hooliganisme s'est illustré durant cet Euro, surtout sous la houlette des équipes de l'Est comme la Russie, la Hongrie, la Turquie ou la Pologne (JEAN CHRISTOPHE MAGNENET / AFP) Notification:Non |