Développement industriel: un vaste chantier attend les nouvelles autorités congolaisesMardi 19 Avril 2016 - 18:05 Le président Denis Sassou N’Guesso qui a placé son quinquennat sous le « tout-économique », a promis dans son discours d’investiture, le 16 avril dernier, de consolider l’économie congolaise en la diversifiant profondément afin qu’elle soit dynamique, florissante et surtout créatrice d’emplois décents. Le président nouvellement investi a également réaffirmé que « tous nos efforts tendront à consolider l’économie nationale » en militant contre « le sous-développement et le mal-développement ». En effet, bâtir une industrie congolaise en vue de contribuer à la création de richesses et d’emplois, représente un défi de taille. L’un des volets importants de l’industrialisation et de la modernisation du Congo est le secteur agricole qui sera sans doute l’une des priorités du futur gouvernement. Son développement permettra à ce pays d’atteindre l’autosuffisance alimentaire. C’est dans cette optique que l’État congolais avait dégagé une enveloppe de 13 milliards FCFCA dans le cadre de son programme de lutte contre la crise alimentaire pour créer trois villages agricoles expérimentaux. Le village de Nkouo, le premier mis en place avant celui d’Imvouba, est destiné à la production des œufs de table. Quarante familles de fermiers sélectionnés dans tout le pays vivent sur ce site. Leur production annuelle est estimée à huit millions d’œufs. Malheureusement, les besoins en consommation d’œufs ne sont pas encore comblés sur le marché local. Afin de diversifier l’économie et de booster l’économie agricole, le gouvernement en partenariat avec la Banque mondiale cofinance des projets destinés aux groupements. Il s’agit des projets d’appui à la diversification de l’économie (Pade) ; de développement agricole et de réhabilitation des pistes rurales. Malgré ces accompagnements, beaucoup restent à faire. Des efforts sont également sollicités pour le développement industriel et le plein emploi. Dans le même sens, une récente étude de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) sur les investisseurs étrangers en Afrique, démontre que les multinationales basées en Afrique subsaharienne recrutent moins de travailleurs locaux qualifiés. En plus, les salaires qu’elles offrent aux ouvriers locaux sont « inférieurs » à la normale. D’après l’un des auteurs de cette étude, l’économiste Francesco Prota de l’université Aldo Moro de Bari en Italie, cette enquête bat en brèche l’idée selon laquelle les multinationales transfèrent les compétences professionnelles et connaissances techniques vers leurs pays d’accueil. Il invite les Etats africains à favoriser le développement et la création des industries locales. « Nous travaillerons à produire pour satisfaire l’essentiel de nos besoins de consommation : nos besoins en aliments, en eau potable, en électricité, en services de santé et d’éducation, en services aux personnes physiques et aux administrations », a déclaré samedi Denis Sassou N’Guesso. Les pays qui ont réussi à passer de la production de matières premières à une industrie manufacturière, l'ont fait progressivement. Ils ont commencé par s'implanter dans le secteur de la transformation de produits primaires, selon un processus de diversification dit vertical. Le Congo pourra exporter du papier, du contreplaqué ou des meubles, au lieu du bois brut, du cuir ou des chaussures ou sacs, au lieu de simples peaux brutes… Les nombreux travaux d’infrastructures (routes, bâtiments, aéroports…) sont bénéfiques et vont attirer davantage les investisseurs d'autres secteurs. L'une des stratégies du gouvernement serait d'instaurer des zones franches industrielles d'exportation, qui pourraient donner des incitations fiscales « souples » aux entreprises. Enfin, le Congo à l’instar des autres pays de la sous- région est mieux engagé dans les TIC et startups. Ces nouveaux acteurs pourront mettre leur savoir-faire et leurs solutions innovantes pour le développement, par exemple, du secteur agricole et agro-alimentaire. La main-d’œuvre n'étant pas bien préparée à cette transition, le gouvernement pourra consacrer un important budget afin d’accélérer la mise en valeur des ressources humaines. L’Etat devrait également attirer des entreprises plus développées que celles déjà installées dans le pays, question de tisser de solides liens avec les entreprises et universités locales, conseille Francesco Prota. Fiacre Kombo et Loppelle Mboussa Gassia Notification:Non |