Faune : l’éléphant à nouveau menacé de massacre dans la Sangha

Lundi 18 Avril 2016 - 19:15

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Le Fonds mondial pour la nature (WWF) a rapporté, le 18 avril à notre agence de presse, le transfert du braconnier Fulgence Mboka allias Fily et ses acolytes devant le parquet de Ouesso.

Ils vont comparaître à l'audience correctionnelle le 21 avril à Ouesso. Selon une autre source, ils doivent répondre au chef d’inculpations d’abattage d’un éléphant, d’homicide involontaire et détention illégale d’une arme avec munitions de guerre   

Au cours d’une partie de grande chasse organisée par le braconnier Mboka Fulgence dans la forêt environnant le village Egniabi, un de ces chasseurs dénommé Faustin Medoung aurait trouvé la mort, laquelle a été occasionnée par un éléphant furieux pendant qu’ils essayaient de l’abattre. Vu la distance à parcourir pour atteindre le village, ces complices l’ont enterré en pleine forêt. La gendarmerie du district de Sembé saisie de l’affaire, ouvre une enquête et interpelle Fulgence Mboka et ses compagnons Antoine Ngouema, Rodrigue Djiguo et Jean Fouambe.

Au terme de la perquisition, la police a saisi un PMAK, deux chargeurs garnis, une scie à métaux et un calibre 12.

Peu avant l’ouverture de ladite enquête, Fulgence Mboka avait été interpellé pour pratique de grande chasse dans une aire protégée ainsi que pour détention illégale de munition, il avait été condamné par le tribunal de grande instance de Ouesso, le 12 février 2015, à deux années avec sursis et à payer la somme de 200.000 francs Cfa d'amende.

Toutefois, ce jugement n’avait pas satisfait les activistes de la protection de l’environnement, au regard de l’acte posé par ce dernier. Il a été à nouveau poursuivi, le 12 janvier 2016 au village Nakouaka, pour complicité de détention d’armes de guerre mais les services de police de la sous-préfecture de Sembé décident d’abandonner les poursuites contre lui, faute de preuve.

Selon un activiste pour la conservation de l’environnement : « Le braconnage ne saurait devenir une entreprise au profit des paysans, il est plutôt une source de malheur et d'appauvrissement. Nous demandons aux jeunes de vaquer à d’autres activités comme l'agriculture l’élevage au lieu de passer toute leur vie en prison à cause de la chasse illégale », a déclaré Kevin Tsengou Elenga.

Ces dix dernières années, en croire plusieurs ONG internationales de protection de la faune dont Wordlife conservation society (WCS), l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Fonds mondial pour la nature (WWF), la sous-région Afrique Centrale, a perdu les deux-tiers soit 62% de sa population d'éléphants décimée par les braconniers.

Rappelons que lors d’une séance de travail au village Obouya dont une partie portait sur la faune, le directeur général de l’Agence congolaise de la faune et des aires protégées, Constantin Mbessa, avait développer un discours portant sur le plan d’action quinquennal 2016-2020 qui visait, entre autres, la protection des espèces animalières protégées.

De même, le ministre Henri Djombo évoquait de nombreuses failles dans le cadre de la protection de la faune lors de la cérémonie d’échange des vœux 2015-2016 avec ces collaborateurs : « parmi les points sombres révélés dans le rapport que vous venez de présenter, j’ai noté la recrudescence de deux fléaux : le braconnage des éléphants, les coupes illégales et les ventes illicites de bois pour lesquels la lutte devra être renforcée ».  

Fortuné Ibara

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