Matières premières : pas de changement siginificatif en 2016 et 2017

Lundi 14 Mars 2016 - 17:00

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La légère reprise des prix depuis quelques semaines n'augure pourtant pas des lendemains meilleurs pour les pays producteurs. En effet, l'offre continue à dépasser la demande sur les marchés mondiaux pour la plupart des produits de base, a mis en garde la banque d'investissement américaine Goldman Sachs relayée par l'Agence Ecofin.    

Publiée le 7 mars, l'étude est arrivée à la conclusion que la reprise des cours des matières premières n'est en fait qu'un "faux départ". En clair, elle ne vient pas mettre fin au calvaire des pays miniers du reste au bord de l'implosion. Comme l'explique la banque américaine, le prix du pétrole devrait se maintenir dans une fourchette allant de 20 à 40 dollars cette année. La raison avancée est toujours liée à un excédent de production mondiale de brut. Après une hausse de plus de 30% du baril de brut léger américain et du baril de brent entre fin janvier et début février 2016, l'or noir a de nouveau perdu 3% en mars 2016. Pour les auteurs de l'étude, toute hausse des prix des matières premières conduit forcément à une hausse de l'offre et donc à une dégradation des prix. Il faut s'attendre inexorablement à une baisse du prix du minerai de fer qui a flambé de 19% le 8 mars. La même tendance morose est confirmée pour le cuivre et l'aluminium.  

Cette projection alarmante reste pourtant crédible, d'autant plus que la probalité d'une amélioration durable de la demande chinoise en 2016 et 2017 est très faible. Et pour l'Afrique minière, cette nouvelle veut dire que la situation va s'empirer au cours des prochaines semaines car la Chine est le premier pays partenaire des Africains. Les prix des métaux resteront sous pression au cours de cette période en raison des restructurations en cours tant en Chine que dans les autres pays émergents, du dollar durablement fort, des efforts pour baisser les coûts de production et de la hausse de l'offre liée aux lourds investissements des années passées.  

Les répercussions sont réelles pour les pays africains dont la RDC qui a fait d'ailleurs l'objet d'une étude révélatrice d'un expert de la primature. On y apprend que les chocs exogènes ont bien troublé le mouvement tendanciel de la croissance et de l'inflation dans les pays subsahariens. Au cours de l'année 2015, la RDC a connu deux révisions pour déterminer sa croissance économique. Ces révisions ont eu lieu aux mois d'avril et de juin 2016. En effet, la RDC a projeté une croissance la plus élevée dans la région, soit 10,30%, mais les baisses des cours des matières premières, fait remarquer l'expert de la primature, a conduit à une estimation de 8,40 en juin 2015. Une perte énorme. Nous y reviendrons.           

Laurent Essolomwa

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