Nord-Kivu : le M23 confirme la fin de sa rébellion à l'Est

Mardi 5 Novembre 2013 - 18:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Pour l’heure, l’on attend plus que la publication de la Déclaration de Kampala devant conclure les pourparlers entre le gouvernement et le désormais ex-groupe armé.

Dans un point de presse tenu le 5 novembre, Lambert Mende Omalanga a réitéré la volonté du gouvernement à voir les éléments du M23 déclarer publiquement la fin de la rébellion qu’ils avaient lancée au Nord-Kivu il y a de cela presque vingt mois. « Ce n’est qu’après cette déclaration publique du M23, auquel on avait donné un délai de 48 heures pour ce faire, que le gouvernement de la RDC prendra publiquement acte de la renonciation du M23 à la rébellion armée, le temps d’en vérifier la réalité sur le terrain », a ajouté le porte-parole du gouvernement qui a dit s’appuyer sur le chronogramme arrêté lundi par les États de la Sadc et de la Cirgl réunis en sommet à Pretoria (Afrique du Sud). Cinq jours après avoir ainsi pris acte du sérieux de l’engagement de l’ex-rébellion, les autorités gouvernementales congolaises apposeront en toute confiance leur signature aux côtés de celle des représentants du M23 dans la Déclaration de Kampala.

C’est de cette manière que le gouvernement entend obtenir la dissolution complète du M23 en maintenant le cap sur les options politique et diplomatique comme l’atteste d’ailleurs la présence de ses délégués à Kampala. Il s’agit, pour l’exécutif national, de parachever les contacts déjà entrepris dans ce sens aussi bien à Kampala qu’à l’intérieur du pays avec la mise en œuvre des recommandations des concertations nationales. Le gouvernement, a déclaré son porte-parole, s’est tout de même réjoui du fait que la direction du M23 ait déclaré, dans un communiqué publié le 5 novembre, « mettre un terme à sa rébellion et de poursuivre par des moyens purement politiques, la recherche des solutions aux causes profondes qui ont présidé à sa création ». Le gouvernement qui en a pris acte considère ce communiqué comme un pas dans la bonne direction. Un signe qui ne trompe pas et qui traduit, si besoin en était encore, les dernières convulsions du M23.

Une grande évolution

C’est dans cette optique les chefs militaires du M23 ont été enjoints à présenter leurs hommes de troupes au processus de désarmement, démobilisation et réinsertion sociale « dont les modalités sont à convenir avec le gouvernement de la République démocratique du Congo » et ce, conformément au schéma de sortie de crise qui a été convenu à Kampala et finalisé à Pretoria. « Si ce document est authentifié, il aura marqué une grande évolution », a ajouté Lambert Mende. 

Sur le terrain des affrontements, il reste plus rien du M23 dont les responsables militaires ont, d’après Lambert Mende, intériorisé leur défaite. Ce, après la récupération par les Fardc des derniers bastions des résidus de la rébellion, à savoir les collines de  Mbuzi, Chanzu et Runyonyi. « Une unité commando a saboté le dépôt du M23 de Chanzu dans lequel s’entassaient un nombre très impressionnant d’armes et de munitions en provenance de l’étranger », a ajouté Lambert Mende avant d’indiquer qu’une centaine de mutins du M23 ont été soit capturés, soit se sont rendus eux-mêmes aux troupes loyalistes.

Pour l’heure, l’on attend plus que la publication de la Déclaration de Kampala devant conclure les pourparlers entre le gouvernement et le désormais ex-mouvement armé M23. Il appert qu’une certaine harmonisation de vues se soit dégagée sur onze clauses de cet accord final dont on attend la signature dans les meilleurs délais pour, comme l’a affirmé Lambert Mende, « donner une chance et plus de temps aux actions de désarmement des autres forces négatives qui conditionnent la réhabilitation du Nord et du Sud-Kivu ».      

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Bertrand Bisimwa, le chef politique du M23