FMI : les tensions politiques pèseront sur l’économie de la région en 2016

Mardi 5 Janvier 2016 - 16:43

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

En dépit d’une fin d’année plutôt prometteuse au regard des réformes importantes du système monétaire international, les pays émergents et en développement devront faire face à une amplification des difficultés économiques provoquées par des tensions politiques et géopoliques.

Comme l’a rappelé le conseiller économique et directeur des études du Fonds monétaire international (FMI), Maury Obstfeld, l’activité économique des pays émergents et en développement a déjà connu un ralentissement en 2015. En effet, hormis les économies américaines et européennes qui ont pu raffermir leurs économies respectives, la tendance au ralentissement a été enregistrée notamment dans les économies émergentes et en développement, à l’exception de quelques puissances montantes dont l’Inde. « En 2015, certains pays ont vu leur situation se raffermir, tandis que d’autres – notamment les pays émergents et en développement – ont subi la pression de la dégringolade des cours des matières premières et du durcissement des conditions de financement », a indiqué le directeur des études du FMI.

En 2016, le FMI va continuer à garder un oeil sur la Chine. Ces dernières années, l’Empire du milieu, qui a délaissé le modèle économique basé sur l’investissement et l’industrie manufacturière au profit de la consommation et des services, a connu un ralentissement de son économie. « Les retombées internationales du ralentissement de la croissance chinoise – réduction de ses importations et baisse de la demande de matières premières – ont été bien plus lourdes que nous ne le pensons ». Dès lors, le FMI s’inquiète des graves obstacles à la restructuration. « Une croissance inférieure aux objectifs des autorités chinoises pourrait à nouveau inquiéter les marchés financiers mondiaux ».

Mais 2016 est une année hautement politique pour beaucoup de pays de la région Afrique. «Dans certains pays, des tensions politiques ou géopoliques se superposent à ces tendances très générales et amplifient de ce fait les difficultés économiques. L’évolution de ces tensions en 2016 déterminera pour une large part les résultats macroéconomiques au plan régional et mondial ». D’où l’espoir porté sur les réformes en cours. Neamnoins, la nouvelle année annonce plein de défis pour les pays émergents, en dépit de la baisse des entrées de capitaux, de la ponction d’une partie des réserves internationales, des écarts de taux souverains, de l’affaiblissement des monnaies et du ralentissement de la croissance. « La chute continue des cours des matières premières, notamment énergétiques, ne viendra qu'aggraver les problèmes des pays exportateurs ».

Pour le FMI, il faut réaliser plus d’études sur les pays émergents et en développement. En effet, il est révolu le temps où l’on voyait les pays avancés comme le nombril de l'économie mondiale. Entre 2010 et 2015, les pays émergents et en développement ont représenté 56% à 79% du PIB mondial, contre 36% en 1980. Quant aux champs des études futures, ils tourneront autour de la problématique classique de la balance des paiements, des politiques de croissance potentielle et des réformes structurelles, l’évolution des inégalités ainsi que l’intégration du secteur financier.

Laurent Essolomwa

Notification: 

Non