COP21 : le pape met en garde contre l’absence de résultats à Paris

Dans l’avion qui le ramenait de son premier voyage en Afrique (25-30 novembre : Kenya, Ouganda, Centrafrique), le pape François a été interrogé sur les négociations de Paris sur le climat. Pour lui un accord sur le climat doit intervenir « maintenant ou jamais ». Auteur d’une encyclique devenue un succès planétaire de librairie, Laudato Si, le pape François ne cesse d’appeler le monde à « sauvegarder la maison commune », la terre, car l’homme n’a pas une demeure de rechange. Son appel vise la préservation de « l’ensemble de la création ».

Et lundi, à l’ouverture de la conférence Cop-21 de Paris, son envoyé, le Secrétaire d’Etat (premier ministre), le cardinal Pietro Parolin a enfoncé le clou : le monde a besoin d’ « un accord global et transformateur » sur le climat. Un tel accord, pour être viable, devrait reposer sur ce qu’il a appelé « trois piliers ». D’abord, « l’adoption d’une orientation éthique claire qui inspire les motivations et finalités de l’Accord à mettre en œuvre » pour que les pauvres ne soient pas les mêmes à toujours pâtir des changements climatiques. Les pauvres sont victimes sans être responsables.

« Le second pilier, a-t-il dit, concerne le fait que l’Accord devrait non seulement spécifier les modalités de sa mise en œuvre, mais aussi et surtout transmettre des signaux clairs pour orienter les comportements de tous les acteurs concernés, à commencer par les gouvernements, mais aussi les autorités locales, le monde des entrepreneurs, la communauté scientifique et la société civile ». Cela, a-t-il indiqué, permettrait d’atteindre les trois objectifs essentiels fixés par le pape à cette conférence : la solidarité, la justice et l’équité.

Enfin, le troisième pilier concerne l’avenir : « la COP-21 ne représente ni un aboutissement, ni un point de départ, mais une étape cruciale d’un parcours qui ne se termine certainement pas en 2015. Un Accord d’une ample perspective temporelle comme celle que nous évoquons devrait prévoir des processus de révision des engagements et de suivi transparents, efficaces et dynamiques, en mesure de rehausser progressivement le niveau d’ambition et de garantir un contrôle adéquat ».Le Saint-Siège insiste : « il est nécessaire de prendre sérieusement en considération la mise en œuvre de modèles de production et de consommation durables, et l’adoption de comportements et styles de vie nouveaux ».