Tribunal de Ouesso : audition prochaine d'un braconnier

L’interpellation de ce sujet en justice est l’œuvre de l’Unité de surveillance et de lutte anti-braconnage (Uslab) opérant dans les concessions forestières de Tala-Tala-Jua-Ikié, situées dans l’espace Tridom Interzone Congo (ETIC). Le braconnier est réclamé par le tribunal suite à la détention de quatre pointes d’ivoire. De différentes tailles, ces quatre pointes d’ivoire font entre 50 et 98 centimètres de longueur avec des poids oscillant entre 2,5 et 5 kilogrammes. Ce qui explique que ces pointes d’ivoire ne sont pas seulement retirées sur deux éléphants.  

Selon le procès-verbal de constat d’infraction en matière de faune et des aires protégées, Hugues Dila a déjà été condamné à deux ans d’emprisonnement ferme. Une autre source, proche du WWF-ETIC, rapporte que ce délinquant faunique est très réputé dans le département de la Sangha. Outre cette interpellation, qui date du 14 octobre 2015, la même source rappelle que ce "baron de l’ivoire" avait aussi abattu un éléphant avec une arme de guerre.  Il est resté impuni.

Un an plus tôt, le 22 septembre 2012 à 08 heures 17 minutes, le même braconnier avait été arrêté dans l’ancien camp du Parc national Odzala Kokoua (Pnok) au village Mielekouka dans le département de la Sangha.  Motif : abattage d’un éléphant dans la savane de Moadjé. Suite à cet acte, il avait été condamné à deux années d’emprisonnement ferme. Hélas ! il avait réussi à s'échapper.

Enfin : le 02 avril 2010. Ce jour-là, le braconnier Hugues Dila, alias Loufombo, a été interpellé au PK 17 par les services habilités pour détention de viande provenant d’une espèce intégralement protégée. « Nous saluons les efforts accomplis par l’Unité de surveillance et de lutte anti-braconnage et souhaitons que le juge crée une jurisprudence en matière de faune dans cette affaire pour le Tribunal de Ouesso en faisant application de la loi comme il sait bien le faire. Ainsi, les actes perpétrés par Hugues Dila et sa bande seront punis et serviront d’exemple à d’autres braconniers », a commenté Corneille Moukson Kutia.

L'espèce éléphant étant intégralement protégée par la loi 37/2008 du 28 novembre sur la faune et les aires protégées en ses articles 112 et 113, le présumé braconnier, Hugues Dila, risque une peine maximale de cinq ans ferme et de lourdes amendes estimées à plusieurs millions de francs Cfa.