Mondial 2014 : un roi déchu, le cador ghanéen et des incertitudes

À l’issue des matchs aller du tour de barrage de la zone Afrique, trois équipes ont déjà un pied sur le sol brésilien : le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Nigeria. Dans les deux autres duels, Cameroun-Tunisie et Algérie-Burkina, le suspense reste entier. Les rencontres auront lieu les 16, 17 et 19 novembre

Avec seulement cinq places pour un continent composé de 53 fédérations nationales, la lutte est acharnée, et tous les quatre ans de grandes nations continentales restent sur le carreau. Le dindon de la farce est régulièrement l’Égypte, trop souvent écartée du grand festin mondial, malgré sa domination, parfois sans partage, sur le football africain. Preuve en est, les Égyptiens n’ont participé qu’à deux Coupes du monde (1934 et 1990), et ce malgré leur suprématie lors de la Coupe d’Afrique des nations (sept titres au total, trois durant les années 2000). Une tendance qui ne risque pas de changer cette année, après le cuisant revers infligé, mardi, à Kumasi par le Ghana (1-6).

Les Black Stars, atout numéro un du football africain

À l’inverse, le Ghana (photo 1), qui n’a plus remporté la CAN depuis 1982, est proche de réaliser la passe de trois, après les Mondiaux 2006 et 2010. Une compétition qui siée parfaitement aux Black Stars, qui sont sortis des poules lors de leurs deux apparitions (huitième de finale en Allemagne, quart de finale en Afrique du Sud). Et avec son équipe au grand complet (Boateng, Gyan, Essien, Muntari, Ayew), le Ghana représente probablement la meilleure chance africaine au Brésil.

Côte d’Ivoire : passer le Sénégal et passer le premier tour, enfin

Dans le sillage de sa génération dorée (Drogba, les frères Touré, Zokora,…), la Côte d’Ivoire devient également un habitué du plus grand évènement sportif mondial : vainqueurs du Sénégal à l’aller (3-1), les Éléphants devraient participer à leur troisième Coupe du Monde (après 2006 et 2010). Mais contrairement au Ghana, la Côte d’Ivoire (photo 2) n’est, pour l’instant, jamais parvenue à passer le cap du premier tour. Pour le Sénégal, qui recevra sur terrain neutre lors du match retour, les carottes sont presque cuites.                                                                                                                                                                                      

Le champion d’Afrique est presque au Brésil, mais après ?

Bousculé mais vainqueur, à Addis-Abeba, de l’Éthiopie au match aller, le Nigeria devrait pouvoir tenir son rang de champion d’Afrique au Brésil. Première nation africaine à remporter une compétition internationale majeure (les Jeux olympiques 96), le Nigeria (photo 3) n’a jamais su confirmer son énorme potentiel lors d’un Mondial. En quatre participations (94, 98, 2002 et 2010), les Super Eagles sont sortis deux fois des poules, aux USA et en France, pour finalement être éliminés en huitièmes de finale, avec un amer goût d’inachevé, surtout en 1998, où la génération des Okocha, Amokachi et Kanu avait peut-être l’étoffe d’un champion. Pour contrecarrer les rêves de grandeur du Nigeria, l’Éthiopie devra réaliser un miracle à Calabar.

Les Lions indomptables à la recherche du lustre passé

Sans convaincre, loin sans faut, les Lions indomptables (photo 4) ont pris un léger avantage en faisant match nul, au match aller, en Tunisie (0-0). Mais les Lions indomptables, fierté de l’Afrique lors de l’édition 1990 et des Jeux olympiques 2000, ne semblent plus en mesure de briller au plus haut niveau : le talent existe (Eto’o, Song, Nkoulou), mais les guerres intestines qui déchirent le football camerounais, à tous niveaux, tirent cette équipe vers le bas. Mais attention, un lion blessé reste dangereux. Pour les Aigles de Carthage, repêchés après la disqualification du Cap-Vert, le très haut niveau mondial s’éloigne, et les Mondiaux 1978, 1998, 2002 et 2006 sont un lointain souvenir.

Algérie-Burkina, un match retour explosif

Reste l’indécis et explosif duel entre les Fennecs algériens (photo 5) et les Étalons du Burkina. À l’aller, à Ouagadougou, les vice-champions d’Afrique se sont imposés 3-2 à la faveur d’un penalty litigieux, qui a provoqué la colère des Algériens et de leurs supporteurs. La manche retour, à Blida, promet donc d’être tendue. L’opposition de styles, expérience algérienne contre puissance burkinabé, devrait accoucher d’un match passionnant, à condition que les passions, justement, ne débordent pas des terrains aux tribunes.