Football : une médaille en chocolat au goût bien amer

Jeudi 24 Septembre 2015 - 18:00

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Sortis en demi-finales par le Sénégal, puis battus en match de classement par le Nigeria, les Diables rouges U23 ne sont pas parvenus à monter sur le podium. Une grosse déception pour l’équipe de Claude Le Roy et leurs nombreux supporteurs

Elle était la médaille la plus attendue du grand public, qui rêvait de voir la génération 2015 succéder aux glorieux aÎnés de 1965. Mais non seulement les Diables rouges n’ont pas réussi à décrocher la médaille d’or, en s’inclinant en demi-finale face au futur vainqueur sénégalais, mais ils ont cruellement échoué lors de la petite finale, laissant un goût amer à tous les amoureux du ballon rond. Et probablement aux dirigeants du sport congolais.

Une équipe bien préparée

Ces derniers avaient pourtant donné des moyens conséquents à une équipe qui a souvent été sur le pont, éliminatoires de la CAN U23 obligent. Aucune excuse ne peut être trouvée dans le manque de préparation, puisqu'ils ont disputé 5 matchs: un amical au Maroc A’, une double confrontation face au Ghana, puis face au Nigeria. Malgré l’arrêt du championnat en mai, les joueurs locaux (10 sur les 20 retenus) ont  pris part à la Coupe du Congo (seuls Ndockyt et Cara ne se sont pas hissés dans le dernier carré). L’équipe était donc bien préparée pour ces Jeux.

Et plutôt expérimentée

Qu’a-t-il alors manqué aux Diables Rouges, capables d’alterner des phases de jeu séduisantes et des passages à vide confinant parfois à suffisance ? De l’expérience ? Arguments difficiles à avancer quand cinq d’entre eux étaient à la CAN sénior et que la plupart ont déjà joué des CAN ou Mondiaux en sélections de jeunes, voire le Chan, la Cemac ou avec les A.

Du potentiel...

Du talent ? Il y en a dans cette équipe, à l’image d’un Durel Avounou, révélation congolaise de ces Jeux, d’un Andzouana, qui devra épurer son jeu, d’un Tchibota, qui doit gagner en efficacité, d’un Nkounkou, productif avant de finir sur les rotules, d’un Bidimbou, d’un Makiéssé, d’un Mafoumbi, chez qui le manque de compétition commence probablement à peser.

...Mal géré?

C’est davantage du côté des choix techniques que les yeux se tournent (c’est la cruelle loi du sport) et le cas de Sagesse Babélé cristallise l’incompréhension : pourquoi s’entêter à aligner un élément, en perte de confiance, en défense centrale, alors qu’il joue le plus souvent, en club, au milieu de terrain (lorsqu’il joue). Sans incriminer plus qu’il ne le faut, le joueur, qui aurait probablement dû être protégé plutôt que d’être surexposé, le seul match sans but encaissé l’a été face au Nigeria, lorsqu’il jouait au milieu (où son impact physique est le bienvenu).

Des absences par choix mais aussi subies

Par contre, Loumingou est resté à Châteauroux, Scott Bitsindou à Bruxelles et Tsouka Dozi sur le banc, alors que leur profil aurait pu apporter un peu plus d’impact physique dans un groupe qui a souffert dans ce domaine, en particulier face au Sénégal. A la décharge de Claude Le Roy, qui n’a pas atteint son objectif contractuel, des éléments importants étaient absents, comme Mbaka, Koubemba ou Binguila.

Succession de Claude Le Roy, dates Fifa et éliminatoires Mondial 2018 en ligne de mire

La critique est aisée et l’art est difficile. C’est un fait, mais c’est l’implacable loi du sport : les Diables rouges U23 ont échoué dans leur quête d’or, puis de bronze, car ils sont tombés sur meilleurs qu’eux. Ainsi devrait s’achever le bail de Claude Le Roy au Congo, puisque le technicien français est en fin de contrat en décembre. Mais d’ici-là ; les Diables rouges séniors auront deux dates Fifa à meubler en octobre (on parle du Bénin) et un deuxième tour préliminaire des qualifications du Mondial 2018 à disputer face au vainqueur d’Ethiopie-Sao Tomé. Le dossier de la succession du « Sorcier Blanc » est donc ouvert. Et sacrément urgent.

 

 

Camille Delourme

Légendes et crédits photo : 

Légende 1: Les Sénégalais qui lèvent les bras, les Congolais qui baissent la tête: les Lionceaux privent les Diablotins de leur rêve de médaille d'or (crédits photo adiac) légende 2: Durel Avounou, formé à la Djiri et désormais à Caen, est la révélation congolaise de ces Jeux (crédits photo adiac) Légende 3: Plus que le joueur, c'est la gestion du cas Babélé qui interpelle les observateurs (crédits photo adiac)

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