Agro-industrie : Pourquoi réformer ?

Vendredi 17 Juillet 2015 - 17:00

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Ayant franchi le cap préoccupant du milliard de dollar américain d'importations annuelles, la RDC doit urgemment organiser une réforme en profondeur pour promouvoir une gestion plus efficace du secteur agricole.  

La réalité est d'autant plus dramatique que le pays passe désormais pour l'un des grands importateurs de céréales de la région. Pire, l'on signale un bond de l’importation du piment en dépit des immenses terres arables sous-exploitées. Cette faiblesse de la production nationale justifie la nécessité d’envisager cette réforme de grande envergure pour améliorer les résultats. En effet, le défi à relever est d’arriver effectivement à redynamiser l'agriculture mais également à encourager la transformation locale pour une meilleure valeur ajoutée.

Pour témoigner d'un réel changement d'approche, la primature a parrainé récemment une exposition des produits dérivés du manioc et du soja, notamment le pain, la gauffre, la galette, le samoussa, le biscuit ainsi que le lait de soja ou le fromage. Les exposants sont venus du Sud-Kivu, de Kinshasa, de la province orientale et même du Nigéria. Il s'agit des jeunes entrepreneurs encadrés par l’Institut international pour l’agriculture tropicale (IITA).

Pour la primature, il faut encourager cette voie. La politique du gouvernement doit pousser inéxorablement à une participation plus active des jeunes dans l’agrobusiness. Et le programme d’appui de l’IITA vise à améliorer les chaînes de valeur, allant de la production à la consommation. Pourquoi l’on devrait compter près de 43 dérivés du manioc au Nigéria alors que la RDC n’en a que 13 ? Voilà une question essentielle qui justifie une prise de conscience sur le retard qu'accumule le pays. La richesse du secteur agricole justifie cette position privilégiée dans le plan de développement industriel de la RDC. En effet, il s'agit d'un secteur capable de booster le PIB et de constituer un catalyseur du développement économique. C’est la voie indiquée également pour réduire la pauvreté et créer l’emploi pour les jeunes.

Le pays a des atouts pour gagner ce pari. Comme l'explique Matata Ponyo, la majorité de la population congolaise est rurale. Au-delà, le secteur agricole peut rendre la croissance plus inclusive. Faut-il rappeler que la RDC était le premier pays producteur de manioc en 1960, avec une production de 20 millions de tonnes par an. A l’époque, la population était estimée à moins de 20 millions. Actuellement, le pays ne produit que 15 millions de tonnes pour une population estimée à près de 80 millions. Les causes de cette baisse drastique sont, entre autres, les maladies qui ont décimé les cultures ainsi que l’abandon de la recherche agronomique.

Laurent Essolomwa

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