Investissements : la RDC, une des cibles de l’Europe en 2017Samedi 20 Juin 2015 - 17:04 Le pays est classé parmi les onze économies africaines à croissance très rapide qui devraient, au cours des prochaines années, devenir la première destination à l’international des investissements pour les sociétés européennes de distribution et de biens de consommation, derrière l’Union européenne (UE). C’est l’une des révélations de la dernière étude du cabinet d’audit et de conseil Deloitte datant du 19 juin. Intitulée « La consommation en Afrique : le marché du XXe siècle », cette étude a pris en compte le rythme de développement de la croissance dans la région. Il en ressort que 80% du PIB africain se concentrent sur onze marchés très attractifs. Selon Deloitte, dans ce top 11 des pays africains affichant la croissance la plus rapide du continent : le Nigéria, l’Égypte, le Maroc, la Tunisie, le Kenya, l’Éthiopie, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, la RD Congo, l’Ouganda et le Sénégal. Cette étude a pour principal objectif de porter une attention particulière sur certains indicateurs fondamentaux, notamment l’évaluation du développement du marché sur le continent, les comportements des consommateurs, les opportunités et les défis pour les entreprises de l’industrie du « Consumer Business ». Bien entendu, le marché africain part favori dans cette analyse. En effet, l’économie africaine affiche actuellement le meilleur taux de croissance du monde. D’ici à 2019, elle devrait creuser l’écart en affichant le double de la croissance des économies avancées. Pour les auteurs de l’étude, il existe un secret à cette fulgurante ascension et les perspectives intéressantes du développement de la consommation en Afrique. En fait, les cinq piliers sont l’augmentation continue de la classe moyenne, la croissance moyenne, la croissance démographique galopante, la forte proportion des jeunes et l’utilisation des nouvelles technologies. Une analyse que ne partagent pas certains acteurs économiques très présents dans la région, notamment le Groupe suisse Nestlé qui a annoncé récemment la suppression des emplois en Afrique en raison de la formation lente d’une classe moyenne capable, on s’en doute, de donner un coup d’accélérateur à la consommation de ces produits. Mais le rythme de développement rapide de la croissance africaine ne viendra pas sauver ces emplois clairement menacés. En dépit d’une consommation encore fragile, il est un fait que la démographie galopante reste un paramètre de taille dans la stratégie des grands groupes. Et Deloitte a rappelé tout de même qu’une personne sur cinq dans le monde sera originaire d’Afrique en 2015, et le nombre d’habitants en Afrique devrait passer de 1 à 2 milliards d’ici à 2040. Qiuant à la problématique de la formation de la classe moyenne, le nombre de personnes appartenant à cette catégorie (vivant avec 2 à 20 dollars américain US par jour) devrait croître de 33% d’ici à 2030 et de 68% d’ici à 2060. L’accroissement de 57% d’ici à 2030 des Africains âgés de 15 à 24 ans laisse présager de nouvelles perspectives dans le choix des produits alimentaires, de produits de consommation, de loisir et de connectivité. Pour Deloitte, il est important que l’Afrique sachent bien profiter de sa compétitivité dans la durée. Pour autant, le continent africain n’est pas à l’abri de certains maux qui continuent de ronger le climat des affaires : volatilité des devises locales, corruption et instabilité politique, problèmes réglementaires, économie informelle très destabilisante, déficit infrastructurel dans les secteurs énergétique et des transports.
Laurent Essolomwa Légendes et crédits photo :Le graphique représentant la pénétration des abonnements mobiles Notification:Non |