Célébration de la Journée de l’Afrique : l'Italie renforce sa coopération avec le continent

Mercredi 27 Mai 2015 - 17:30

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 L'occasion était indiquée pour les participants de  réaffirmer le destin commun et les responsabilités partagées entre l'Italie et l'Afrique pour faire face aux défis du moment.

C’est le mercredi 27 mai que l’Italie a officiellement célébré la Journée de l’Afrique. Généralement commémorée le 25 mai de chaque année par le Continent et, depuis peu, par la communauté internationale, le corps diplomatique africain en Italie a choisi le mercredi pour le faire. Des commodités de calendrier l’y ont poussé, mais ce décalage a permis sans doute une plus grande intensité. Car, comme toujours, la journée a été l’occasion de se louer de l’excellence des relations entre l’Italie et son plus proche continent voisin, l’Afrique dont ne la sépare que la Mer Méditerranée. Ces 300 km d’eau sont aujourd’hui au cœur d’une actualité de douleur.

Comme d’habitude aussi, c’est en deux temps que l’Afrique a choisi de commémorer sa journée. D’abord, dans la matinée, un séminaire Italie-Afrique a réuni l’ensemble des ambassadeurs africains autour du ministre italien des Affaires étrangères à la Farnesina. Les ambassadeurs étaient conduits par leur doyen, Monsieur Mamadou Dékamo Kamara, ambassadeur de la République du Congo auprès du Quirinal la présidence italienne. Ensuite, comme le veut la tradition, le reste du programme était placé (une soirée de détente et un repas) sous le patronage de l’ambassadeur du Zimbabwe, ce pays assurant actuellement la présidence tourante de l’Union Africaine.

« Il y a 52 ans, le 25 mai 1963, les chefs d’Etats africains avaient rêvé d’unir les contrées arbitrairement disloquées, balkanisées et écartelées par l’héritage du partage colonial. Cette journée, a vu naître à Addis-Abéba, en Ethiopie, l’Organisation de l’unité africaine (OUA), qui deviendra en 2002 l’Union africaine (UA) », a rappelé l’ambassadeur Dékamo à l’ouverture du séminaire de la Farnesina, à Rome. « Cette journée symbolise l’unité, le combat de tout le continent pour sa libération, son développement et la diplomatie », a-t-il poursuivi.

Pour  Mamadou Dékamo Kamara, un tel combat suppose le renforcement de la coopération dans tous les domaines, y compris ceux qui aujourd’hui suscitent inquiétudes et appréhensions comme les flux migratoires. « L’Italie et l’Afrique sont liées par l’histoire, la géographie et une vision commune d’un avenir pacifique et prospère pour l’ensemble de leurs peuples… Les ambassadeurs africains apprécient positivement cette amitié et surtout le degré de coopération atteint par le partenariat gagnant-gagnant », a dit l’ambassadeur-doyen qui a loué les efforts de l’Italie pour faire face, seule, aux flux migratoires.

L’énergie, un atout pour le développement de l’Afrique

Pour sa part, le ministre italien des Affaires étrangères Paolo Gentiloni a insisté sur le bon niveau de collaboration entre l’Italie et les pays africains, réaffirmant que l’énergie était un secteur-clé pour une croissance durable en Afrique. C’était d’ailleurs l’intitulé de cette rencontre. Il faut viser à l’excellence, a dit en substance Monsieur Gentiloni. Notamment en cherchant à combler ce qu’il a appelé « un gap infrastructurel ». « L’Afrique, de fournisseuse de matières premières doit graduellement devenir une partenaire économique. Cela doit fermement devenir notre priorité », a-t-il ajouté.

Tout en notant avec intérêt les avancées spectaculaires accomplies dans les domaines de la consolidation des expériences politiques, économiques et sociales, il ne s’est pas caché l’acuité des problèmes restants pour, notamment, l’amélioration  des conditions de vie de tous les Africains. « De grands problèmes subsistent, avec une zone d’instabilité qui va de l’Atlantique à la Mer Rouge, la dramatique situation libyenne, les phénomènes migratoires en intensité croissante et trop souvent avec des fins dramatiques », a regretté M. Gentiloni.

L’Italie et l’Afrique maintiennent un haut niveau de collaboration. Le danger que fait courir l’Etat islamique au monde, les flux migratoires dont ce mouvement terroriste veut se servir, les questions de développement et la lutte contre la pauvreté sont des domaines où s’est engagée une coopération active entre deux partenaires animés du souci de maintenir des rapports sans dominant ni dominé. Le premier ministre italien, Matteo Renzi, a placé l’Afrique dans le dispositif stratégique énergétique de son pays pour les 30 prochaines années.

En juillet passé il a mené une rapide tournée africaine qui l’a conduit, à la tête d’une importante délégation d’entrepreneurs, au Mozambique, au Congo-Brazzaville et en Angola, complétée ensuite par une visite en Algérie. C’était la première visite d’un dignitaire italien de ce rang en Afrique au sud du Sahara. Monsieur Renzi a également participé, en mars dernier à Tunis, à la marche contre le terrorisme après l’attentat contre le musée du Bardo de cette ville du18 mars, ayant fait 24 morts dont 4 touristes italiens.

Lucien Mpama

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