Caritas, une armée de bénévoles catholiques dans la lutte mondiale contre la faimMercredi 20 Mai 2015 - 19:41 La journée de mardi était consacrée à l’organisation catholique de charité Caritas à l’Exposition universelle de Milan. La Caritas-Day à l’Exposition universelle de Milan, mardi, a été l’occasion de découvrir cette organisation – une fédération - des œuvres catholiques de charité dans le monde. Caritas est une véritable armada de volontaires au premier rang de la lutte contre la faim dans le monde. Les crises aigues ont toujours eu besoin d’une phase de retour progressif à la normalité. C’est en de tels moments que Caritas passe véritablement à l’action. Car il faut bien nourrir ceux qui sortent de conflit ; les soigner, leur donner même des moyens de repartir pour la vie. Alors sacs de riz, médicaments ou outils aratoires passent des donateurs, souvent lointains, à des nécessiteux qui peuvent ainsi reprendre une vie de normalité. L’Exposition universelle de Milan a choisi un thème qui ne pouvait que cadrer avec les objectifs poursuivis par la Caritas, une organisation qui vient d’ailleurs d’élire son exécutif à Rome, avec un cardinal philippin comme président et des secrétaires provenant des cinq continents (un évêque ghanéen et un laïc de Rd Congo, Albert Massika, représentant l’Afrique). « Nourrir la Planète, Energie pour la Vie », un thème très fédérateur et très mobilisateur. Aussi la Caritas est-elle venue à ce grand brassage d’idées de Milan avec un rapport sur « comment vaincre la faim dans le monde ». Les réponses compilées ont abouti à des résultats qui ne sont pas nouveaux, certes, mais qui ont l’avantage d’être endossés sur la réalité incontestable du terrain. L’enquête a été menée par 98 organisations Caritas œuvrant dans le monde, dans des pays où la totalité des habitants « pèse » les 83% de la population mondiale. Elle a été présentée au cours de cette journée de mardi à l’Expo. Elle aboutit à la conclusion que la communauté mondiale doit redoubler d’efforts pour lutter contre la faim. Car dans le tiers des pays consultés règnent l’insécurité alimentaire et la malnutrition. Elle a aussi permis de mettre en évidence des conséquences plus insidieuses telles les migrations de masse, la criminalité et, bien entendu, une pauvreté grandissante. Sur ce dernier aspect, il est désormais clair qu’un pays est d’autant plus pauvre que ses populations ont faim. Le manque de nourriture adéquate conduit à une hausse de mortalité, de criminalité et de corruption. C’est pourquoi Caritas a souligné mardi à Milan que l’aide au développement ne doit pas s’entendre comme une opération de charité, mais comme un investissement réel qui peut redonner de l’élan à la productivité agricole par exemple. Car la faim est fortement liée aux faiblesses dans le dynamisme agricole. Et celui-ci fortement dépendant des bouleversements climatiques. Alors la boucle est bouclée : pauvreté, migration, criminalité, guerres : c’est le tableau complet qui ne permet pas de faire face aux problèmes de la faim. Les représentants de quelque 80 pays ont fait exprès le déplacement de Milan mardi pour écouter Caritas décliner sa compréhension des problèmes alimentaires du monde. L’organisation en a d’ailleurs profité pour fortement inciter les nations à inscrire le droit à l’alimentation dans leur arsenal juridique. Le président de la Conférence épiscopale italienne résumant cette journée de mardi à Milan, a souligné qu’elle avait été une interpellation qui ne peut laisser personne exempté du devoir de lutter contre la faim. « Personne ne peut plus s’en tenir à l’art de la débrouille pour un problème de cette ampleur », a fortement souligné le cardinal Angelo Bagnasco. Individus, familles et communautés souffrent de faim : « c’est la nouvelle bannière de l’avancée mondiale. Assainir c’est innover », a dit celui qui est archevêque de Gênes. Lucien Mpama Notification:Non |