Est de la RDC : le M23 dément sa conversion en une nouvelle rébellion

« Le M23 est une organisation laïque et n'a pas besoin de porter une nouvelle dénomination, moins encore celles aux relents religieux, pour poursuivre sa lutte pour la réalisation de sa vision qui est celle de la restauration de la dignité du Congo et du Congolais ». Ces propos du président du M23, Bertrand Bisimwa, réfugié en Ouganda sont sans ambiguïté et traduisent toute la volonté de son mouvement armé de continuer son combat pour la liberté sous le label M23.

Vaincu en 2013 par les Fardc avec l’appui de l'ONU dans l'est de la RDC, cet ancien groupe rebelle a été soupçonné de chercher à régénérer sous une autre forme alors que se poursuit le processus d’amnistie de plusieurs de ses combattants. C’est le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, qui avait informé sur cette démarche du M23 à poursuivre son combat sous une nouvelle dénomination.  L’opinion congolaise avait alors été alertée par l’entrée clandestine des militaires rwandais et ougandais en RDC venus apporter leur appui, comme autrefois, au M23 redevenu MCRC.

Niant ces allégations qu’il qualifie « d’illusions du régime de Kinshasa », la direction politique du M23 est montée au créneau pour démentir toute velléité de transformation de l’ex- groupe armé en une nouvelle rébellion. « Le prétendu MCRC est une illusion du régime de Kinshasa pour détourner l'attention publique des questions importantes, notamment son propre refus de mettre en œuvre ses engagements pris à travers l'Accord-cadre d'Addis-Abeba et les déclarations de Nairobi, l'échec du programme de stabilisation et reconstruction du Congo orientale, la volonté délibérée de compromettre les opérations de neutralisation de la cinquantaine des forces négatives dont les FDLR qui écument le Congo orientale, l'insécurité généralisée caractérisée par le massacre de Beni », indique le M23 dans un communiqué publié le 6 mai. C’est tout dire.