Sangha : la Foire de l'entreprenariat a eu un impact chez les femmes

Mercredi 18 Mars 2015 - 13:00

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Alors qu'on attendait une trentaine, c’est au contraire près de 150 femmes qui se sont mobilisées autour de la foire sur l’entreprenariat féminin couplée d’une formation. Elles ont adhéré à cette idée émise par les organisateurs sur l’esprit entrepreneurial.

Cette foire, initiée par l’Association Idée rêve pour la Sangha, a été organisée du 3 au 8 mars. Un partenariat réussi avec la société Diva et Airtel Congo avec le parrainage de la première dame du Congo, Antoinette Sassou Nguesso. Cette foire s’est déroulée en marge de la journée internationale de la femme et prélude à la municipalisation accélérée du département de la Sangha.

« Nous n’avons voulu laisser personne au bord de la route et nous avons fait appel à toute catégorie de femmes. La formation se passait en lingala et en français. Le plus important pour nous a été d’être en face de femmes capables de comprendre comment avoir une idée, commencer à le penser, à  transformer leur business informel au formel », a déclaré, le 17 mars à Brazzaville, le coordonnateur de l’association Idées et rêves pour la Sangha, Leonidas Mottom, aux Dépêches de Brazzaville.

Sur instruction de la marraine du projet, les femmes bénéficiaires relevaient de toutes catégories et les organisateurs ont eu à cœur que la formation soit accessible et compréhensible par toutes. S’agissant des objectifs, loin d’être prétentieux, le coordonnateur de l’Association estime avoir insufflé en ces femmes le dynamisme des affaires. Plusieurs d’entre elles possèdent soit un projet, soit une unité de production mais n’ont jamais envisagé créer des richesses au-delà de ce qu’elles gagnent déjà.

« On ne peut pas dire que les objectifs ont été atteints en une semaine, ce n’est pas possible. Cependant, l’objet principal de la formation a été celui de susciter ce désir. À ce niveau-là, nous pensons que cet objectif a été atteint puisque sur une base au départ de 30 femmes, nous en avions eu 150 dans la salle », a souligné Leonidas Mottom.

Des acquis sont relevés en bon nombre : les femmes productrices de produits maraîchers se sont organisées en coopérative. Bonne nouvelle, elles s’organisent d’ailleurs à faire une sortie officielle dans les prochains jours. En dehors de cela, les femmes ont sollicité une autre formation similaire dans le département de la Sangha. Durant la formation, ces femmes ont appris le procédé du montage d’un projet et l’élaboration d’une demande de financement. Elles ont été informées de l’existence, par l’entremise du gouvernement, des institutions de la République, des aides financières pouvant leur être accordées. « Elles l’ignoraient avant ! Et vous savez que celui qui n’a pas l’information est comme une personne morte », a lancé le promoteur de la formation.

Ces femmes ont pu découvrir comment gérer un champ de cacao, surtout que la relance de la culture du cacao est un axe prioritaire de la diversification économique au Congo. Beaucoup pensent qu’il n y a que des hommes qui peuvent tenir autant d’hectares de champs de cacao. Dans le cadre d’un partenariat public-privé, signé entre le gouvernement et CIB-Olam, il existe aujourd’hui une pépinière de près d’un million de plants de cacao. Une opportunité à saisir pour ces femmes. Cependant, elles devraient d’abord être organisées et posséder des terres. Or, plusieurs femmes se contentent  exclusivement de la vente des produits à l’état brut alors qu’elles peuvent gagner plus d’argent en développant une chaine de valeur autour. Ainsi, elles ont appris à transformer leurs produits, en fabriquant des jus de barbadine, de mangue, de malombo (landolphia). « Nous avons aidé les femmes à entrevoir comment à base du fruit du cacao, elle pouvait en faire du beurre, du lait », un exemple cité parmi tant d’autres.

« Les institutions de la République devraient faire de telle sorte que les associations, que nous avons dans notre pays, soient un soutien à toutes les idées et ambitions du gouvernement dans le cadre de la diversification de l’économie », a conclu Leonidas Motton.

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

photo: une exposition de fruits et légumes