Budget 2015 : des recettes « prudentes » mais « réalisables »

Mercredi 26 Novembre 2014 - 18:21

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Au cours du débat général ayant précédé l’adoption du projet de la Loi financière par le Sénat, le 26 novembre, le vice-Premier ministre et ministre du Budget, Daniel Mukoko Samba, s’est montré optimiste sur la capacité du gouvernement à mobiliser les recettes courantes projetées même si, a-t-il reconnu, leur niveau est resté en-dessous du potentiel fiscal et les ressources extérieures ont connu une baisse au cours de l’exercice budgétaire en cours.

Daniel Mukoko Samba s’est expliqué longuement sur le point lié aux recettes de l’État lors de sa réplique aux sénateurs. Par rapport aux recettes courantes, plusieurs documents techniques émanant du gouvernement et des partenaires extérieurs ont fait état des projections de recettes en-deçà du potentiel fiscal actuel du pays. « Il faut remonter notre budget qui est actuellement faible. Il y a un grand débat au Parlement. Est-ce qu’il s’agit d’un budget de 8 400  milliards de francs congolais ou simplement de 5 à 6 000 milliards de francs congolais ? ». En effet, la baisse des recettes extérieures enregistrée au cours de l’actuel exercice budgétaire a contribué à alimenter la méfiance des sénateurs sur le niveau général des recettes repris dans le projet de Loi financière 2015. « Les ressources extérieures ont baissé effectivement par rapport au budget 2014 », a-t-il confirmé.

Toutefois, pour 2015, il y a eu un effort de lister tous les projets financés sur ressources extérieures. Il ne s’agit pas des ressources extérieures à mobiliser mais plutôt celles qui financent déjà des projets ou qui sont sur le point de démarrer. Le projet de Loi en cours d’examen a prévu pour 2015 des ressources extérieures de l’ordre de 1 500 milliards de francs congolais dont le tiers se focalise sur deux ou trois interventions. « Nous avons fait un effort pour identifier le bailleur, le montant total du projet et la tranche annuelle pour 2015 ». Par exemple, les financements d’Exim Bank Chine de l’ordre de 400 milliards de francs congolais sont prévus pour l’Office national d’identification de la population et les cartes d’identité. « Lorsque l’on exclue les 1 500 milliards de francs congolais de ressources extérieures, les 550 milliards de budgets annexes et les  353 milliards des comptes spéciaux, le reste représente le budget général ». Le gouvernement a projeté des recettes courantes « prudentes » mais « réalisables », a-t-il renchéri. 

Les chiffres présentés dans le projet 2015 sont d’autant plus sincères que le gouvernement s'appuie sur le taux d’exécution favorable du budget 2014 en recettes. En réévaluant les taux d’exécution des régies financières à fin septembre 2014, la projection à fin décembre des recettes courantes se rapproche des 100% de réalisation. Pour autant, le vrai enjeu est ailleurs. « Nous avons peut-être trop tiré nos recettes uniquement par la croissance. L’effort actuel doit être de se focaliser sur la performance des services, la lutte contre les exonérations et la fraude ». Par ailleurs, sur le plan des dépenses publiques, le gouvernement s'est dit plus stratégique dans ses choix. La ventilation des dépenses se situent de la sorte pour le budget 2015 : « 34% pour l’administration publique centrale (1 million d’agents payés), 22% pour les affaires économiques, 16% pour la défense, sécurité et ordre public, 15% pour l’enseignement, 9% pour la santé, etc. ».      

Laurent Essolomwa